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Mali : la mine qui a tué les soldats français contenait 60 kg d’explosif
Publié le mardi 26 avril 2016  |  l'opinion
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© Autre presse par DR
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La dégradation de la situation dans le Nord inquiète les autorités françaises
L’évolution de la situation dans le nord du Mali « inquiète » les autorités françaises. Trois ans après la victoire militaire de l’opération Serval contre les groupes armés terroristes dans cette région, des soldats français y trouvent encore la mort. Mardi 12 avril, trois militaires du 511e régiment du train ont été tués à bord de leur véhicule de l’avant blindé (VAB), à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Tessalit. Le blindé, qui faisait partie d’un convoi logistique, a sauté sur une mine de forte charge. Selon nos informations, les combattants ennemis avaient déposé environ 60 kg d’explosifs, qui ont permis de retourner et de détruire le VAB d’une quinzaine de tonnes.
« Nous sommes inquiets de ce qui se passe dans le nord du nord du Mali », la région qui s’étend de Kidal à la frontière algérienne, reconnaît une source proche du dossier. C’est ici que les combats les plus durs ont eu lieu en 2013. « Alors que le processus d’Alger [de réconciliation nationale – ndlr] progresse, des groupes armés réagissent pour conserver le contrôle du territoire et des trafics », indique notre interlocuteur. Les identifier relève de la gageure tant la « porosité » entre les groupes est forte.
Cette dégradation de la situation va pousser l’état-major des armées à « renforcer son dispositif ». Des véhicules blindés du génie Aravis vont y être engagés. Les militaires de l’opération Barkhane ont aussi repris les patrouilles dans la ville de Kidal, dans une ambiance politique surchauffée. Lundi, des manifestants ont envahi l’aérodrome de Kidal pour protester contre l’arrestation par l’armée française de personnes soupçonnées de liens avec les islamistes armés. Des violences ont éclaté.
L’armée malienne, qui opère plus au sud dans le secteur de Gao, ne risque pas dans l’extrême-nord du pays, dont les populations lui sont très hostiles. L’Union européenne se charge de former cette armée, dans le cadre de la mission EUTM-Mali, commandée par un général allemand. Sept bataillons - soit environ 4 000 hommes — ont été formés depuis trois ans, dont cinq sont actuellement engagés sur le terrain.
Outre les Français de l’opération Barkhane, les casques bleus de la Minusma sont déployés dans le nord du Mali. Cette mission de près de 10 000 hommes ne déclenche pas toujours l’enthousiasme des militaires français. Ses bases et ses convois sont régulièrement l’objet d’attaques, comme le 12 février à Kidal. À Paris, on espère que la nomination à sa tête, en janvier, du Tchadien Mahamat Saleh Annadif lui donnera plus de tonus.
Le nord du Mali reste le point le plus dur de l’opération française Barkhane. À l’état-major des armées, on indique que « plus d’une centaine de terroristes ont été tués ou arrêtés l’année dernière ». Au Mali, « la stratégie de Barkhane repose sur trois axes : interdire la reconstitution des réseaux terroristes puissants, soutenir les forces maliennes et mettre en place la coopération transfrontalière entre les partenaires du G5 », les 5 pays de la région : Mauritanie, Mali, Niger, Burkina et Tchad. Ce dernier pays, qui accueille l’état-major de Barkhane sur la base de N’Djamena reste un partenaire indispensable. Au pouvoir depuis plus de 25 ans, son président Idriss Déby « est un allié sûr », reconnaît une source à Paris.
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