Le convoi du Ministre de l’Elevage et de la pêche Dr Nango Dembélé, composé de membres de son cabinet, des autorités politiques et administratives de Ségou, des responsables de l’élevage et de la pêche de Ségou, en provenance de la zone office du Niger Kolongo-Béwani (où il est allé s’enquérir des conditions de travail des jeunes promoteurs des cages flottantes en poisson, 11o km de Ségou), a été surpris de découvrir sur le flanc gauche de la route, le 23 avril 2016 vers 13 heures, un abattoir d’ânes à ciel ouvert, seulement à une dizaine de Km de Kolongo. Sur le champ, sur ordre du ministre de l’élevage et de la pêche, les auteurs ont été arrêtés par les éléments de la Garde nationale qui escortaient le convoi.
Après la découverte de l’abattoir, les missionnaires étaient très étonnés de voir que de telles choses se passent sur le territoire malien. Du constat fait sur place, ces hommes, des étrangers qui parlent Anglais et Haoussa, occupés à dépecer les ânes, ont des collaborateurs maliens. Et après le dépeçage de l’âne, aucune partie n’est jetée. Toutes les pièces sont bien rangées. L’on pouvait voir les oreilles, les testicules, les poumons, les cœurs, les foies classés d’un côté; les peaux, les yeux, les pieds, les intestins, les pancréas, ordonnés de l’autre côté. En plus, des dizaines de sacs remplis de viandes d’ânes séchés étaient soigneusement rangés. Pendant notre constat, une bonne partie du groupe s’affairait autour d’un âne qui venait d’être abattu afin de le dépecer. Et des dizaines d’ânes attendaient leur tour. Sur les lieux, on pouvait voir plusieurs fours construits pour griller la viande d’âne.
Sur ordre du ministre de l’élevage et de la pêche, les auteurs ont été arrêtés par les éléments de la Garde nationale qui escortaient le convoi. Ces derniers les ont ensuite remis à la Brigade territoriale de Macina séance tenante. Interrogé par le ministre de l’élevage et de la pêche et son équipe, l’un d’eux a déclaré avoir l’aval des autorités locales de la zone. On n’en sait pas davantage. Les enquêtes situeront certainement les responsabilités. Mais avant, le moins que l’on puisse dire, c’est que le ministre de l’élevage et de la pêche était visiblement choqué de cette découverte qui n’honore nullement son département et le Mali. « C’est pourquoi le député avait raison. Les textes vétérinaires interdisent l’abattage des ânes au Mali. Comment nos propres services peuvent-ils autoriser cela?», s’est interrogé le ministre.
Hadama B. Fofana