BAMAKO - Les islamistes dissidents qui contrôlent en
partie Kidal, dans l`extrême nord-est malien, ont demandé mercredi dans un
communiqué que les soldats maliens et ouest-africains ne pénètrent pas dans la
ville et sa région avant qu`une "solution politique" ne soit trouvée avec
Bamako.
Des soldats français ont pris dans la nuit le contrôle de l`aéroport de
Kidal, à 1.500 km de Bamako, la dernière grande ville du Nord du Mali encore
sous le contrôle de groupes armés, le Mouvement islamique de l`Azawad (MIA,
islamistes dissidents) et le Mouvement national pour la libération de l`Azawad
(MNLA, autonomistes touareg).
"Le MIA lance un appel pressant à la communauté internationale et à la
France pour que l`armée malienne et les forces de la Cédéao (communauté
économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) ne pénètrent pas sur le territoire
de l`Adrar des Ifoghas, région de Kidal, avant qu`une solution politique ne
soit trouvée", indique le communiqué.
"C`est à cette seule condition que le MIA est prêt comme il l`a exprimé
dans ses différentes déclarations précédentes à apporter sa contribution
pleine et entière dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi dans le
règlement définitif de cette crise", ajoute-t-il.
Kidal et sa région, le massif des Ifoghas, sont le berceau des autonomistes
touareg, en rebellion contre le régime de Bamako.
Les tensions sont très fortes dans le Nord entre les minorités arabes et
touareg, dont les membres sont très largmeent majoritaires dans les groupes
islamistes armés, et les Noirs, majoritaires au Mali.
"Le MIA comme le MNLA ont donné les preuves de leurs engagements à coopérer
avec la France, puisque les forces françaises sont entrées à Kidal sans
qu`aucun coup de feu ne soit tiré, c`est la preuve que Kidal n`est pas un
sanctuaire pour terroristes", selon le MIA.
L`arrivée de soldats français à Kidal intervient après la reconquête, au
côté de l`armée malienne et sans grande résistance, des deux plus grandes
villes du Nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains de groupes
islamistes armés qui y ont multiplié les exactions depuis plus de neuf mois.
Kidal, à 1.500 km de Bamako, et sa région, dans l`extrême nord-est malien,
près de la frontière algérienne, était le fief d`Ansar Dine (Défenseurs de
l`islam), dirigé par Iyad Ag Ghaly (ex-rebelle touareg), un groupe islamiste
armé allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le Mouvement islamique de l`Azawad (MIA) est un groupe créé ces derniers
jours à l`issue d`une scission au sein d`Ansar Dine.
Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des
groupes islamistes, dont Ag-Ghaly et l`Algérien Abou Zeïd, un des émirs
d`Aqmi, se sont réfugiés dans les montagnes au nord de Kidal, près de la
frontière algérienne.
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