La 8e session du comité de suivi de l'accord pour la paix et la réconciliation a pris fin hier à Bamako. Le blocage apparu dès la première journée sur les questions relatives à la mise en place des autorités intérimaires et l'opérationnalisation du MOC n'a pu être levé. Le gouvernement n'a pu se mettre en phase avec les groupes armés qui préconisent l'installation des autorités intérimaires.
Cependant les parties estiment que les débats ont été fructueux et fondent l'espoir que les divergences apparues au cours de cette session pourraient être surmontées avant la prochaine réunion du CSA.
Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU au micro de Sékou Gadjigo :
« Nous avons eu des débats assez francs, utiles même si quelques fois nous étions divergents sur un certain nombre de choses, ce qui est normal. Je crois que ça impulse une certaine dynamique. Toutes les questions ont été abordées. C'est vrai qu'elles sont difficiles. Le constat est qu'autant nous avons atteint notre vitesse de croisière, autant nous constatons que les défis demeurent nombreux, difficiles peut-être à surmonter. Mais je crois qu'avec les dispositions que nous avons prises, j’espère que la dixième session se tiendra dans une atmosphère de pleine confiance et on constatera que tous les obstacles qui nous ont posé quelques problèmes seront levés. Particulièrement par rapport à cette question qui revient à chaque fois dans nos débats, celle des autorités intérimaires, celle de l'opérationnalisation du Moc, les patrouilles mixtes et ainsi de suite ».
Entre les groupes armés de la Plateforme et de la CMA, il y a une convergence de vue sur la question des autorités intérimaires. Selon les deux mouvements, la priorité doit être accordée à l'installation des autorités intérimaires qui pourraient faciliter la mise en œuvre des autres aspects de l'accord.
Haballa Ag Hamzata, est membre de la Plateforme. Il est au micro de Sékou Gadjigo :
« C'est la question de chefferies au sein du CSA. Toute la question repose aujourd'hui sur la mise en place des autorités intérimaires. Tout le monde attend les autorités intérimaires avec impatience. C'est avec les autorités intérimaires que nous pouvons avoir de l'espoir, c'est avec les autorités intérimaires que nous pouvons dire aussi que l’Etat existe aujourd'hui au nord. C'est pourquoi nous insistons auprès de la Communauté internationale, auprès du gouvernement malien pour que ces autorités soient installées dans les meilleurs délais. Une fois qu'on a mis en place les autorités intérimaires, se sont ces autorités intérimaires qui vont contribuer à la sécurité et qui vont travailler aussi avec le Moc, qui vont travailler aussi avec les services sociaux de base, qui serviront aussi avec l'administration, le représentant de l’état qui sera auprès des autorités intérimaires. Donc en quelque sorte pour nous c'est vraiment l'installation de l’État au nord du Mali et c'est avec l’État que les populations peuvent avoir les dividendes de l'accord. S'il n’y a pas une administration comment est-ce que nous allons appliquer l'accord. C'est impossible ».
Du côté du gouvernement on estime qu'il ne s'agit nullement d'un refus, et que la question des autorités intérimaires sera discutée au niveau de la Cour constitutionnelle. La partie gouvernementale donne l'assurance qu'un consensus pourra être trouvé bientôt sur la question.