Plus d’une semaine après les manifestations contre les forces internationales occasionnant la mort de deux manifestants à Kidal, l’aéroport de la ville est toujours occupé par les femmes.
Elles passent la journée sous les tentes installées à l’aéroport et réclament sa délocalisation. « Nous avons saccagé l’aéroport parce que c’est à l’intérieur de la ville. Les décollages des avions provoquent des secousses dans les maisons, cela fait aussi fuir les animaux à cause du bruit. La poussière lors du décollage provoque des maladies. Nous voulons que l’aéroport soit délocalisé sans délai et éloigné de la population », affirme Azahara Wallet Adass, une manifestante.
Selon Zeidou Ag Mohamed, membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et coordinateur du comité de gestion de Kidal, la CMA n’est pas à l’origine de ces manifestations. « La manifestation est un élément isolé, c’est juste un soulèvement de la population selon elle, contre les agissements répétés des forces en place en particulier l’opération Barkhane sur les paisibles populations. Je pense que ça n’a rien à voir avec l’accord (de paix, ndlr). Néanmoins tout trouble peut être un frein pour la bonne marche du processus de paix », a-t-il affirmé.
Au lendemain de la violente manifestation du 18 avril dernier, la MINUSMA a indiqué avoir mis en place une commission d’enquête pour établir les faits.
D’après les résultats préliminaires dévoilés, hier mardi par la mission onusienne, « les premières constatations n’ont, à ce stade de la procédure, pas permis de déterminer l’origine des tirs meurtriers avec certitude ».
« Cette enquête se poursuit et sera complétée dans les meilleurs délais par une deuxième phase plus approfondie qui devrait permettre d’établir les causes exactes de l’incident et de dégager des responsabilités éventuelles à la lumière des éléments que les enquêteurs auront pu recueillir », poursuit le communiqué.
La semaine dernière, des femmes et des jeunes de Kidal avaient manifesté contre les forces étrangères présentes sur le terrain qu’ils accusent d’avoir arrêté « arbitrairement » des civils.