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Maladie d’IBK : Au-delà de l’émotion dolosive
Publié le mercredi 27 avril 2016  |  Le Reporter
Le
© aBamako.com par A S
Le retour du Président IBK à Bamako après des soins en France
Le Président Ibrahim Boubacar Keita a regagné Bamako, le Dimanche 24 Avril 2016 après des soins de santé en France.




Comment IBK peut-il penser une seconde se refaire une virginité politique en surfant sur son état de santé ? Nous allons relire Machiavel pour savoir si ce maître avait pensé pareille prouesse. Il n’y a rien de plus grave pour une nation en crises qu'un vide idéologique, c'est-à-dire : naviguer à vue. Il n'existe rien de plus ahurissant qu’un déficit chronique et maladif de patriotisme et de don de soi. Certes, le peuple malien est compatissant, mais rien de durable et de sérieux ne se construit sur du faux. Comment la présidence de la République, elle-même, peut-elle tenter de récupérer une situation de maladie ? Le seuil de la perversité est enfin atteint.
Une maladie sujette à récupération
L'opposition a compris le risque d’être incomprise par le peuple en maintenant sa marche pendant un IBK convalescent. Sage décision. Elle ne s'est pas laissé piéger. Le RPM et ses satellites ont profité de cette maladie pour tenter de magnifier leur obligeance vis-à-vis d'IBK. Un ministre en exercice, très mal inspiré, a fait part de son soutien au président convalescent par voie de communiqué. Un ancien Premier ministre a fait le voyage sur Paris, juste pour souhaiter prompt rétablissement au président. Au-delà de tout ce qui précède, il est bon de retenir des leçons.
Les leçons
1- Plus de cinquante ans après les indépendances, nos chefs État sont incapables de mettre sur pied des structures sanitaires dignes de les soigner. Comment voulez-vous que nous soyons respectés ? Et pourtant, la seule facture des évacuations sanitaires étatiques permet de faire comparer nos hôpitaux à ceux de nos frères cubains. Pour le bien de tous.
2- Cette histoire rappelle qu'IBK est juste un mortel parmi les mortels. Nul n'est indispensable. Être à hauteur du rendez-vous de l'histoire, telle doit être la vocation de chaque homme.
3- Que la lutte pour le pouvoir est une lutte sans merci. Au RPM dans les coulisses, la guerre de succession fut un moment ouverte. Si tant est qu'elle s'est refermée.
Le cynisme dans la maladie IBK demeure, à vrai dire, le maître de l’équivoque
Comment est-ce possible, dans une adresse à la nation, de féliciter le médecin général Jean Paul PEREZ, l’incarnation de la compétence et de l’humilité, et l’ambassadeur vaniteux et pistonné qui se vante d’avoir organisé une visite d’État. Sa fin à soi. Non, ambassadeur Diarra, vous n’êtes ni Ho Chi Minh ni Yakubu Gowon. Restez les pieds sur terre. Pour mémoire, après les attentats du 13 novembre 2015, recevant la médaille de la ville de Clamart, pour avoir courageusement, efficacement soigné les blessés, le médecin général au nom de ses collaborateurs a dit ceci : «Nous avons juste fait notre devoir». Quelle humilité ? Enfin : 1-De la façon avec laquelle nous avons su qu'IBK a mis 14 ans d'études pour décrocher son DEA, qu'il habitait Saint-Denis, nous savons exactement tout aujourd'hui. À Paris, tout se sait.
2-Ces moments d'entente nationale ne doivent pas servir de tremplin à vouloir créer un unanimisme politique majorité-opposition. 3-Il est temps pour IBK et alliés de comprendre que la seule chose qui préoccupe les Maliens demeure la saine et juste gestion de notre nation. Tout le reste est folklore. IBK, demain, le Mali peut regorger de mille et un Jean Paul Perez. Il suffit juste que l’exemplarité vienne d’en haut.
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
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