" Dans le secret bien gardé des nocturnes conciliabules où l'encens enivre les abonnés aux transes initiatiques, murmures des alcôves, danses périlleuses des princesses nubiles, jouvencelles aux cœurs en diamant, tu avais juré de ne plus recommencer, de ne plus jouer à ce jeu mortel, mortel qui tue et dévore, tue et dévore jusqu'au néant de la chair, de l'être, l'être de toi-même, mais tu n'as pas su et pu résister aux sortilèges de la sahélienne. Explorant le cosmos doré mais si magnifié d'énigmes de son corps sculpté par l'inégalé artiste des ontologiques créations, son parfum nature ensorcelle ton âme domptée à jamais. Les seins insolents de la sublime sahélienne te promettent cette envolée explosive vers des cieux dont très peu reviennent rescapés. Souffle coupé, tu ne vis plus que pour succomber aux fruits interdits de ce jardin peuplé de mystères. Entends-tu labourer ce champ fertile, jaspure d'un corps, sans maîtriser le code de l'âme bénie par le feu ? Et pourtant, la voix de l'oracle t'avait annoncé le péril de l'aventure : "en voulant explorer le corps de l'étrange sahélienne, tu risques de voir ton âme dévorée par les Dieux du mystère, oui, les Dieux du mystère, le mystère des amours brûlés au feu de l'éternel recommencement."
Yaya TRAORE