Le ministre de la Recherche scientifique a promis de remonter toutes ces préoccupations au gouvernement Le ministre de la Recherche scientifique, le Pr Assétou Founè Samaké Migan, a visité mardi, l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP). La visite était guidée par la directrice adjointe de l’INRSP, le Dr Sangaré Tenin Awa Thiéro, accompagnée des membres du personnel. Elle a concerné, entre autres, les salles d’amplification, de bactériologie générale, des travaux pratiques et de formation(TP), le laboratoire des tuberculoses, le laboratoire P3 en chantier, le laboratoire d’hématologie, celui des infections sexuellement transmissibles (IST). La visite a aussi permis de passer en revue les domaines d’activités de l’institut, de recenser les acquis comme les difficultés.
L’INRSP a été créé en mars 1981, avec pour mission de promouvoir la recherche médicale et pharmaceutique et la recherche scientifique, assurer la référence dans le domaine de la recherche scientifique, promouvoir les opérations nationales et internationales de la recherche scientifique, a expliqué la directrice adjointe de l’Institut. L’INRSP est confronté à de nombreuses difficultés, a déploré le Dr Sangaré Tenin Awa Thiéro.
Elle a cité à ce propos la procédure de décaissement des fonds qui constitue une contrainte à la conduite des activités de recherche ; la rigidité des procédures d’acquisition des réactifs de laboratoire et des intrants de la médecine traditionnelle ; l’insuffisance en ressources humaines qualifiées et l’absence d’un laboratoire de diagnostic de niveau de sécurité P3 (capable de faire le diagnostic du virus Ebola et d’autres pathogènes).
Pour elle, ce problème est le plus urgent car avec ce laboratoire, on aurait pu assurer, à notre niveau, la prise en charge des cas d’Ebola. Aussi a-t-elle souhaité l’achèvement et l’équipement de ce laboratoire dont les travaux de construction sont arrêtés depuis plus de 5 ans, afin d’étendre la surveillance épidémiologique et de permettre de gagner du temps pour réagir efficacement et à moindre coût contre les épidémies.
Après avoir écouté ces préoccupations, le ministre a souligné que le domaine est tellement complexe qu’il faut nécessairement une synergie d’actions. Le Pr Assétou Founè Samaké Migan a préconisé que son ministère soit accompagné par ceux de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Sa visite à l’INRSP s’inscrit dans le cadre de la surveillance de la santé sur l’ensemble du territoire malien, a-t-elle indiqué. « Nous sommes convaincus que la frontière entre les activités de routine en matière de surveillance de la santé est inexistante, c’est dans ce cadre que nous allons travailler ensemble », a annoncé Assétou Founè Samaké Migan. « Nous devons être regardants sur la santé », précise-t-elle en estimant que des efforts doivent être faits car la mondialisation concerne de plus en plus de maladies.
« Au-delà des questions de structures et bâtiments, il y a aussi la question de la formation car les ressources humaines sont vieillissantes », a fait remarquer le ministre pour qui beaucoup doit être fait à ce niveau, notamment définir le lien à établir entre la formation initiale et la formation continue.
Le chef du département de la Recherche scientifique est partisan de favoriser l’accès aux équipements et d’inclure la question de la maintenance dans la formation. « Concernant le problème de décaissement, nous allons, à travers des dialogues interministériels, chercher des solutions », a indiqué le Pr Assétou Founè Samaké Migan qui a promis de porter tous ces messages au niveau du gouvernement afin de leur trouver des solutions adéquates.
Mariam F. DIABATE