Les premiers éléments de l'enquête sur la manifestation meurtrière de Kidal diligentée par la Minusma n'a pas permis de réunir d'élément établissant avec certitude la provenance des tirs, ni le, ou les auteurs. La Minusma annonce d'ores et déjà une deuxième phase d'investigations plus approfondies.
Les premières constatations de la première phase de l'enquête n’ont, à ce stade, pas permis de déterminer l'origine des tirs meurtriers avec certitude.
Cette enquête sera complétée, selon la Minusma, dans les meilleurs délais par une deuxième phase plus approfondie qui devrait permettre d’établir les causes exactes de l’incident et de dégager des responsabilités éventuelles à la lumière des éléments que les enquêteurs auront pu recueillir.
L’enquête préliminaire indique toutefois que les Casque bleus ont effectué des tirs de sommation alors que, repliés dans un container, des manifestants y mettaient le feu. Des postes d’observation ont également été enflammés.
Afin de protéger ses installations et son personnel de la violence de la foule, les forces de maintien de l’ordre de la MINUSMA ont également utilisé du gaz lacrymogène afin de disperser les manifestants, puis se sont retirés quand la situation est devenue incontrôlable.
Dans son communiqué la MINUSMA déplore et regrette profondément les pertes en vies humaines et les blessures occasionnées suite cet événement.
A l'issue de sa huitième session le comité de suivi de l'accord d'Alger est revenu sur la manifestation contre les forces internationales à Kidal. Le CSA a "regretté les violences insensées" selon ses responsables "contre les forces de la Minusma". Ils ont aussi appelé toutes les parties signataires à prendre leurs responsabilités afin que ces violences ne se reproduisent plus.
Ahmed Boutache, ambassadeur d'Algérie au Mali et Président du CSA au micro de Sékou Gadjigo:
''Le comité a apprécié les précisions apportées par le représentant spécial du secrétaire général sur l'incident de Kidal survenu le 18 avril 2016. Il a déploré les pertes en vies humaines de même il a regretté les violences insensées contre les forces de la Minuesma et la destruction des infrastructures de l’aéroport de Kidal. Ces incidents sont de nature à aggraver d'avantage la précarité des situations des populations. Les parties signataires de l'accord doivent prendre leur responsabilité pour que ces genres d’événement ne se reproduisent plus.''
Selon le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, des enfants ont été retirés des salles de classe pendant les cours afin qu'ils participent à la manifestation du 18 avril dernier à Kidal . L'UNICEF condamne toute action visant ou contribuant à empêcher le déroulement normal de l'éducation des enfants et rappelle à toutes les parties que la place de l'enfant est à l'école.
Fabio Manno est le chef Éducation du bureau de l'Unicef au Mali. Il a été joint par Fatoumata Togola:
''Les enfants qui ont été enlevés des classes, notamment les écoles Ba yad Maha et Aliou et selon nos sources ont participé à des démonstrations populaires. Globalement ces deux écoles ont 1530 élèves entre 7 ans et 15 ans mais de toute façons nous ne pourrons pas confirmer combien d'enfants ont été amenés aux manifestions. L'UNICEF condamne cette pratique. L’éducation est un droit pour les enfants. L'UNICEF appelle vraiment la population à maintenir les enfants à l’école afin qu'ils puissent vraiment continuer leur éducation. Il faut dire aussi que nous sommes à la fin de l'année scolaire près des examens. Cette interruption risque de coûter très cher aux enfants. Ils sont plus exposés aux abus, à l'exploitation et aussi au recrutement par les groupes armés.''