C’était en présence des ministres de l’Education Nationale, Barthélémy Togo ; de l’Enseignement supérieur, Mountaga Tall ; de l’Emploi, de la formation professionnelle et de la reconstruction citoyenne, Mahamane Baby, que la cérémonie de clôture s’est déroulée. Des travaux de la revue conjointe 2016 du secteur de l’Education et de la formation professionnelle qui ont duré quatre jours. C’était le Jeudi 21 Avril 2016.
Douze recommandations pertinentes ont été formulées par les experts et partenaires de l’Education Nationale, dont la mise en œuvre est censée apporter un remède au système éducatif de notre pays qui n’est guère à hauteur de souhait. L’école malienne est malade depuis de nombreuses décennies sans qu’un remède approprié n’y soit convenablement apporté. Nous le savions par expérience qu’un pays qui a un taux d’instruction élevé, se développe rapidement de façon exponentielle. Tous les secteurs et domaines d’activités clefs dont le pays a besoin s’innovent pour le bonheur de la population et avec l’accompagnement de tous les acteurs impliqués.
Ce qui semble être compris par les initiateurs de cette rencontre et les participants. Après quatre jours de débats d’échanges et discutions de haut niveau entre experts chevronnés, et participants, 12 recommandations ont été formulées en fonction des thématiques retenues.
Pour rendre pérenne l’employabilité et la rentabilité des produits de l’éducation et de la formation professionnelle, les participants ont proposé de contribuer au renforcement des mesures incitatives qui permettront l’émergence d’entrepreneurs de type nouveau ; de rendre attractifs les enseignements technique et professionnel, à travers une orientation positive de la formation. C’est-à-dire que désormais l’ensemble des outils et des instruments de communication doivent inciter les entreprises à participer à la formation et à l’insertion des jeunes diplômés en créant les conditions d’un allègement fiscal.
Quant à la gestion de l’école dans les zones post-crises, les spécialistes du domaine de l’Education ont sollicité auprès les autorités, pour accompagner le retour et le maintien du personnel éducatif par des mesures incitatives, la sécurisation de l’espace scolaire et la formation à la culture de la paix. Il s’agit aussi d’harmoniser et de généraliser les stratégies en cours en faveurs des enfants déscolarisés et non scolarisés appuyés par un programme d’alimentation scolaire bien soutenu. Egalement il s’agit de tenir compte des besoins des communautés dans l’identification des efforts de réhabilitation, de construction et d’équipement.
Concernant la valorisation des résultats de la recherche scientifique, l’atelier a suggéré d’adopter et de mettre en œuvre une politique nationale de recherche scientifique ; de former les ressources humaines de qualité en nombre suffisant ; et de créer un environnement favorable à la formation et aux apprentissages à tous les niveaux.
S’agissant de l’application des actes administratifs régissant le personnel enseignant fonctionnaire des collectivités territoriales, la revue a recommandé d’organiser, par région, des concours de recrutement des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales et de les affecter dans les écoles avant la rentrée scolaire ; d’organiser courant premier semestre de l’année scolaire le contrôle pédagogique des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales ; et de prendre à temps les textes administratifs relatifs à la hiérarchisation en conformité avec le calendrier budgétaire.
L’objectif de cette revue était de faire un bilan critique de l’année, de discuter sur les enjeux et de proposer des recommandations. Madame le chef de file des partenaires techniques et financiers a témoigné avec satisfaction, que des débats critiques et fructueux ont eu lieu tout au long de la revue. Selon elle, le secteur de l’Education et de la formation professionnelle constitue un domaine clef dans la lutte contre la pauvreté et la construction d’une paix durable.
Les partenaires techniques et financiers, par la voix de leur représentante se sont dits convaincus que l’approche holistique de gestion du secteur dans laquelle s’est engagé le gouvernement du Mali produira des résultats à moyens et à long terme avant de soutenir que l’éducation et la formation restent des outils importants pour la sécurité nationale. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’accompagnement dans ce processus ne fera guère défaut, a-t-elle laissé entendre.
Quant au Ministre Mountaga Tall dans ses mots de clôture, a salué les partenaires et les acteurs de l’école qui ont pris part à cette revue 2016, pour avoir inscrit leurs actions dans l’édification d’un projet commun, à savoir celui de faire de notre école un lieu d’acquisition de compétences permettant à l’apprenant de s’insérer dans la vie active. Le ministre Tall a rappelé que le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle vit, depuis une vingtaine d’années, une crise profonde à la fois structurelle et conjoncturelle. Selon lui, les problématiques du secteur de l’éducation sont relatives entre autres aux obstacles à l’employabilité des produits du secteur dont l’une des explications est l’inefficience des filières de formation elle a comme conséquence la non-compétitivité des produits sur le marché de l’emploi ; la gestion de l’école dans les zones difficiles par le déficit d’enseignants et la présence d’enseignants vacataires volontaires non formés ; la valorisation des résultats de la recherche etc.
Le Ministre Tall, au nom de ses homologues, a pris l’engagement d’accompagner ce processus avec l’insigne conviction que les conclusions et recommandations qui ont sanctionné cette présente revue seront judicieusement mises en œuvre.
Nous pensons que c’est une belle initiative à encourager vivement, mais la réalité de l’école Malienne est-elle qu’il faudra aller à des actes concrets salutaires le plutôt que possible. Sinon plusieurs forums, séminaires et rencontres ont été entrepris déjà sans aboutir aux résultats souhaités. L’école malienne est sérieusement malade et a besoin de remontants avant qu’il ne soit trop tard. Les ministres en charge de l’Education ne diront certainement pas le contraire.
Seydou Diarra