Pauvreté, chômage massif et endémique, croissance démographique rapide, analphabétisme, ignorance, effets néfastes du changement climatique, Sida, alcoolisme, consommation de drogue, migration irrégulière sont autant de défis auxquels sont confrontés les jeunes des pays membres de cet espace
Une rencontre des ministres en charge de la jeunesse du G5 Sahel s’est tenue hier à l’hôtel Radisson Blu de Bamako sur le thème de « la jeunesse du G5 Sahel dans un contexte de montée de la radicalisation et de l’extrémisme violent : états des lieux et perspectives ».
La cérémonie d’ouverture des travaux, présidée par le Premier ministre Modibo Kéïta, s’est déroulée en présence du secrétaire permanent du G5 Sahel, El Hadj Mohamed Najim, du représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, Angel Lossada, et du directeur pays du PNUD, Boubou Dramane Camara. Etaient également présents le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de la construction citoyenne, Mahamane Baby, et plusieurs membres du gouvernement.
Cette rencontre des ministres de la Jeunesse du G5 Sahel a été précédée d’une réunion d’experts. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des chefs de l’Etat du G5 Sahel et permettra de faire le diagnostic des problèmes qui se posent à la jeunesse des pays de cet espace et l’état des lieux des politiques et solutions mises en œuvre dans chaque pays en matière de promotion de la jeunesse.
La rencontre devait également proposer des réponses adaptées aux problèmes diagnostiqués et valider les termes de référence d’une étude sur l’élaboration d’une stratégie intégrée de la jeunesse assortie d’un plan d’action. Il est également prévu à la fin de la rencontre d’installer un comité de pilotage de la stratégie intégrée de la jeunesse des pays du G5 Sahel et de proposer un agenda de mise en œuvre des décisions et recommandations, a expliqué le secrétaire général du G5 Sahel.
« Le G5 Sahel créé par les Sahéliens apparaît indéniablement comme la meilleure approche, le dispositif idéal d’intégration et d’opérationnalisation des actions de résolution des problèmes du Sahel par ceux qui sont concernés au premier chef, mais aussi et surtout l’instrument adéquat de coordination de toutes les initiatives en faveur du Sahel », a estimé El Hadj Mohamed Najim.
Le représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, Angel Lossada, a exprimé la volonté de son institution d’accompagner le G5 Sahel sur les questions de jeunesse. Pour lui, le Sahel est un espace « béni » pour sa jeunesse. Cependant, la réflexion doit être menée pour prévenir les problèmes de migration et l’instabilité qui affectent la sécurité et le développement du continent. Jeunesse, migration, crimes transfrontaliers et radicalisation préoccupent l’Union européenne dans le cadre du développement des pays du G5 Sahel, a indiqué Angel Lossada qui a souhaité une synergie dans la promotion de la gouvernance et des droits de l’homme.
Boubou Dramane Camara a abondé dans le même sens, soulignant que la jeunesse constitue un atout majeur pour les pays du G5 Sahel. La pauvreté, le chômage massif et endémique, la croissance démographique rapide, l’analphabétisme, l’ignorance, les effets néfastes du changement climatique, le Sida, l’alcoolisme, la consommation de drogue, la migration irrégulière sont autant de défis auxquels sont confrontés les jeunes des pays membres du G5 Sahel, a listé le directeur pays du PNUD.
Le chef du gouvernement a, lui, rappelé que cette rencontre sur la jeunesse fait suite à d’autres dont la dernière a été consacrée à la stratégie intégrée de la jeunesse des pays du G5 Sahel. Modibo Kéïta a confirmé l’importance que le gouvernement accorde à la résolution des problèmes d’une jeunesse en augmentation. « Il nous faut une jeunesse modèle et non une jeunesse à la mode », a commenté le Premier ministre qui a salué les prouesses de ces jeunes, notamment dans le domaine des TIC. Pour lui, les jeunes doivent être partie prenante des décisions, notamment dans le domaine de la sécurité qui est un préalable à tout développement.
B. COULIBALY