Cela permettra de réduire de façon significative le nombre d’accidents du travail et de maladies liées au travail La Communauté internationale a célébré hier, la 14è Journée mondiale de la sécurité et la santé au travail et la 20è Journée africaine de prévention des risques professionnels, sur les thèmes respectivement du « stress au travail : un défi mondial » et de « la JAP, 20 ans au service de la promotion de la santé et de la sécurité au travail : bilans et perspectives ».
Ces journées constituent un outil important pour sensibiliser l’opinion à la façon de rendre le travail sûr et salubre et à la nécessité de donner un plus grand poids politique à la prévention des risques professionnels. Elles visent aussi à attirer l’attention de la Communauté nationale et internationale sur la nécessité de promouvoir des emplois décents et sûrs, de réduire de façon significative le nombre d’accidents de travail et de maladies liées au travail.
Ici, à Bamako, pour commémorer l’événement, l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) a organisé, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), une journée d’échanges et de concertation avec les pouvoirs publics, les organisations d’employeurs et de travailleurs pour évoquer la problématique des accidents du travail et les pistes de prévention du problème.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Solidarité, de l’Action humaine et de la Reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté. Elle s’est déroulée en présence du directeur général de l’INPS, Bréhima Noumoussa Diallo, et du parrain de ces journées, l’ancien ministre de la Jeunesse, du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mamadou Diakité.
Les spécialistes soulignent combien les accidents du travail et les maladies professionnelles affectent gravement la population active et grèvent lourdement nos économies.
La mondialisation et les nouvelles technologies qui l’accompagnent, ont donné naissance à de nouveaux types de risques liés aux nouvelles formes d’organisation du travail et contribuant ainsi à l’augmentation du stress, des maladies et troubles psychosomatiques inhérents au travail.
En 2008, on a ainsi dénombré dans le monde, plus de 5 000 personnes mourant chaque jour dans le cadre de leur travail, à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
Le coût économique, financier et humain de ces accidents du travail et des maladies professionnelles dépasserait 1000 milliards de dollars. Cette situation est certainement plus alarmante dans les pays africains où la probabilité d’être victime d’un risque professionnel serait 5 fois plus élevée qu’en Europe.
« Au Mali, pour le seul secteur privé, et pour la seule année 2015, plus de 500 lésions professionnelles sont enregistrées engendrant plus de 500 millions de Fcfa en réparation », a regretté le ministre de la Solidarité, de l’Action humaine et de la Reconstruction du Nord pour qui, « il est certain que la même tendance est observée au niveau du secteur public et que cela est plus grave pour le secteur de l’économie informelle ».
« En effet, bien que les risques pour la santé deviennent de plus en plus importants, provoquant ainsi des pathologies diverses comme les cancers, les allergies, ou même des maladies émergentes telles le stress, le surmenage, la fatigue généralisée, le burn out et la dépression, il est hélas regrettable de constater que des milliers de travailleurs, à travers le monde, engagés dans des emplois à haut risque, continuent malheureusement de payer le lourd tribut des accidents de travail, d’être mutilés ou même d’être tués dans l’exercice de leurs activités professionnelles », a déploré Hamadoun Konaté.
Le ministre de la Solidarité, de l’Action humaine et de la Reconstruction du Nord, s’est tout de même réjoui du fait que « ces journées sont nées de la volonté et de la détermination des institutions chargées de la promotion d’un travail décent à œuvrer inlassablement à la recherche de solutions globales et efficientes aux problèmes de protection de nos travailleurs, notamment ceux liés aux risques professionnels ».
Pour le parrain de ces journées, leur institution à un but commun. « S’agissant de la Journée africaine des risques professionnelles, il convient de rappeler que c’est ici à Bamako, le 30 avril 1997, qu’a eu lieu son lancement officiel sous mon parrainage », a indiqué Mamadou Diakité.
Cette célébration vise, de son point de vue, à attirer l’attention sur la nécessité d’assurer un travail décent pour tous et d’exercer dans des conditions de dignité et des normes du travail. Il s’agit aussi de faire la promotion d’actions favorisant des milieux de travail sûrs et sains.
Quant à la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, célébrée le 28 avril de chaque année depuis 2003, sa commémoration, selon le parrain qui fut le premier président de l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels, est axée sur la promotion de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Il s’agit de « mener une campagne de sensibilisation visant à centrer l’attention sur l’ampleur des risques et à démontrer en quoi la promotion et la création d’une culture de la sécurité et la santé au travail peuvent contribuer à réduire le nombre de décès et de blessés d’origines professionnelles », a expliqué Mamadou Diakité.
En rendant hommage au parrain pour ses efforts visant à répondre favorablement aux questions de protection sociale, de promotion de la santé et de la sécurité au travail, Hamadoun Konaté a invité l’ensemble des acteurs, évoluant dans le domaine à faire des propositions concrètes, capables d’impulser la promotion durable de la sécurité et de la santé au travail dans tous les secteurs d’activité.
Au cours de la journée, les conférenciers, le Dr Boulkassoum Dicko, spécialiste en sécurité au travail en service à l’INPS, et Abdrahamane Cissé, ont développé tous les aspects visant à améliorer la sécurité sociale dans le travail.
S. TANGARA