L’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, avait dit haut et fort que le Mali a épongé sa dette intérieure en payant les factures de tous ceux qui ont fait des prestations pour l’Etat. Mais depuis un certain temps, Robert Diarra, le chef du cabinet de l’actuel ministre de l’Economie et des Finances est soupçonné de vouloir bloquer le processus de paiement des prestataires. Pour quel intérêt ? Remet-il en cause ce qui a été apprécié par les partenaires techniques et financiers du Mali ?
Quand Mamadou Igor Diarra a été propulsé à la tête du ministère de l’Economie et des Finances sur instruction personnelle du président IBK, nous a-t-on dit, son premier souci a consisté à épurer la dette intérieure du Mali conformément à une importante recommandation des partenaires techniques et financiers du Mali.
Pour y parvenir, le ministre Diarra a procédé à des coupes budgétaires qui ont frappé les directions des finances et du matériel (DFM). C’était le prix à payer, car il n’y a pas d’omelette sans œufs cassés.
Mais au préalable, il a sollicité la compétence du cabinet EGCC international qui a disséqué les impayés se trouvant au niveau du Trésor public suivant un audit rigoureux. Et c’est sur la base du rapport de ce cabinet de renom qu’il a été décidé lors d’une réunion technique de procéder à l’épuration des factures non payées en trois lots.
Les deux premiers groupages ont eu la chance d’être bien servis. Mais quelques temps après, la contingence a fait que le président de la République a apporté une retouche au gouvernement qui s’est concrétisée par le départ de trois ministres dont Mamadou Igor Diarra. Ce fut alors le coup de massue.
Parce que l’arrivée de Boubou Cissé à la tête de ce département stratégique a chamboulé la conduite des affaires et l’attitude du chef de cabinet, Robert Diarra, a réservé un triste sort au troisième groupage qui attend encore d’être payé. Le hic c’est qu’on apprend que cet ancien directeur général du budget entend créer une commission pour plus de transparence quant au paiement des factures du troisième lot.
Cette mesure est loin d’être mauvaise. Cependant, pourquoi n’a-t-elle pas été appliquée au deux premiers lots qui ont déjà été payés ? Que justifie cette précaution de nature discriminatoire ?
Aussi, on indique qu’au niveau de la direction nationale du trésor et de la comptabilité publique (DNTCP) on fait preuve de mesquinerie, et cette fois à juste raison, à l’égard de certaines factures. Car, il faut bien cerner les choses et comprendre le caractère légal d’un impayé pour que n’importe qui ne se présente avec une facture en main. Et pour ce faire, on exigerait la présentation de quatre pièces essentielles ; à savoir : le procès-verbal de réception, l’attestation de service fait, le bon de commande et celui d’achat.
Il semble que ceux qui figurent dans le troisième groupage non payé remplissent toutes ces conditions légales. Ils se demandent alors si Boubou Cissé, l’actuel ministre de l’Economie et des Finances et son conseiller technique Robert Diarra s’attendent à quelque chose.
Ainsi, ils entendent adresser des correspondances au président IBK et au Premier ministre. Ils projettent même d’organiser une marche et un sit-in. C’est dire qu’il faut s’attendre à des empoignades chaudes entre Boubou Cissé et les prestataires de services.
Affaire à suivre…
D.Kéita