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Mali : La paix en otage
Publié le samedi 30 avril 2016  |  Le soft
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine




Les événements de la semaine dernière qui ont opposé les populations de Kidal à la MINUSMA ne sont guère de nature à faire foi aux groupes armés ayant fait de cette cité leur fief. Une situation qui vient prendre en otage l’Accord pour la Paix et la Réconciliation obtenu au prix des années de sacrifice.

L’accord pour la paix et la Réconciliation qui a ouvert la voix à la mise en place des autorités intérimaires pour un retour définitif de la paix dans le septentrion du pays est menacé par les événements survenus à Kidal la semaine dernière. Ce qui fait reposer désormais ledit accord sur les œufs.



En effet, le lundi 18 avril 2018, la capitale de l’Adrar des Ifoghas a été le théâtre d’un vif regain de tensions et affrontements entre certains habitants et la force Barkhane et la MINUSMA.

Tout est parti de la manifestation des jeunes proches de la CMA contre ce qu’ils appellent « les arrestations et perquisitions arbitraires menées par Barkhane depuis plusieurs jours».

Non seulement des morts sont à déplorer, mais aussi des saccages des installations portuaires et des endommagements de la piste d’atterrissage de l’aérodrome permettant d’acheminer des vivres à la population sont à déplorer.

Aujourd’hui, le processus de paix et de réconciliation a du mal à s’enclencher. Depuis la signature en grande pompe de l’Accord en mi 2015, le minimum d’acte posé est le vote du projet de loi instituant des autorités intérimaires. Rien n’a apparemment démarré, en ce qui concerne le cantonnement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés.

Cette phase du processus est au point mort du fait des manœuvres des groupes armés calfeutrant ainsi toute facilité de recensement conséquent des personnes qui doivent être réintégrées.

Avoir l’effectif pléthorique des ex-rebelles à intégrer et plus de grades au bénéfice des siens sont des points sur lesquels achopperait le déroulement de l’Accord.

Dans ce cafouillage, les autorités de Bamako ont jugé mieux l’opportunité d’injecter des millions de FCFA dans un prétendu Forum dit de Kidal. Lequel forum n’a point connu la participation du pouvoir de Koulouba. Sans oublier les primes mensuelles qui s’élèvent annuellement à près d’un milliard à verser aux membres du Comité de suivi de l’Accord.

De tels actes des pro-CMA démontrent la mauvaise foi de ce mouvement dont la stratégie est d’agiter les esprits pour se frayer la voie d’une éventuelle déstabilisation et assouvir ses desseins machiavéliques. Le chantier de la paix reste parsemé d’embuches puisque la CMA quoiqu’on fasse s’alliera toujours aux groupes terroristes d’Ançar Eddine d’Iyad Ag Ghaly pour semer le désordre et précariser la paix.

Malgré que des enquêtes soient en cours, diligentées au lendemain des affrontements, des sources concordantes renseignent que depuis des semaines des mouvements nocturnes de va-et vient sont légion à Kidal.

Le bicéphalisme français dans la gestion de la situation du septentrion participe de cet embrigadement de l’Accord. La force barkhane est dotée de moyens de surveillance sophistiqués et connait bien qui posent des mines. Elle a attendu que ses trois hommes soient morts avant d’agir. On ne peut pas se réjouir de la mort de personnes mais « qui sème le vent récolte forcement la tempête », a-t-on coutume de dire.

L’idée d’une paix définitive et durable est donc embrigadée et se trouve dorénavant vouée à l’échec. Le Mali et la communauté risquent d’assister inactifs à la poussée de fièvres pareilles susceptibles de voler en éclat l’accord de paix.

Dieumerci Cyril AKPITISON
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