Le pouvoir de Bamako a frôlé le rubicond en ce mois d’avril 2016 par différents mouvements en vue, qui allaient le marquer de l’encre indélébilement négative. Comme on le dit, « à quelque chose malheur est bon ». Autrement, la santé du président IBK vient de sauver une fois de plus son régime que ses plus proches collaborateurs contribuent à saboter.
Nul ne peut se réjouir de la dégradation de l’état de santé de son congénère, à plus forte raison celle d’un Président de la République dont les adversaires aspirent le remplacer à son poste. C’est à ce scénario que le peuple malien a assisté en ce mois d’avril que d’aucuns qualifient de mois de tous les dangers pour le pouvoir d’IBK.
La turbulence qui allait secouer le régime est d’une énormité indescriptible à telle enseigne que le Mali serait mis sur la sellette internationale.
D’abord, la conférence de presse du 30 mars du collectif de l’Opposition a dénoncé la loi relative aux autorités intérimaires, puis la manifestation des syndicats des postes et télécommunication, la marche de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Mali.
Alors, comme un élan unanime, la quasi-totalité des couches sociopolitiques ont projeté des manifestations pour exprimer leur ras-le-bol quant à la gestion des affaires publiques.
Certains à l’instar de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Mali pour laquelle le dégradant état de santé du Président IBK ne doit bloquer le fonctionnement de l’Etat, ont fait fi des souffrances du Président et battu le pavé. Chose qui aurait marqué le Chef de l’Etat qui se serait senti abandonné par son peuple.
Heureusement que la marche de ladite centrale n’a pas été massivement suivie, par conséquent n’aura pas eu les effets escomptés.
Les membres ayant compris qu’il fallait après tout sauvegarder les valeurs sociétales maliennes au détriment d’une attitude revancharde d’un certain Amion Guindo obstiné à en découdre avec le régime qui n’aurait pas été reconnaissant envers lui.
Du côté de l’opposition, l’esprit de patriotisme, de fraternité, de solidarité et de compassion a pris le pas sur les querelles et les velléités politiques. La grande marche de protestation et de dénonciation de la gestion calamiteuse des affaires publiques et politiques, prévue par le Collectif des membres de l’opposition républicaine (URD, PARENA, FARES, PS-Yelen Coura et autres) pour le 23 avril à été renvoyée à une date ultérieure. C’est là que l’opposition s’est illustrée par sa maturité, en montrant à son adversaire qu’est la majorité présidentielle, et surtout au peuple malien qu’elle n’est ni bourreau de la République ni ennemie de la personne du chef de l’Etat.
En définitive, n’eut-été la maladie du Président IBK qui l’avait contraint au lit pour au moins deux semaines en France, le Mali brulerait au feu des diatribes de toutes les couches, et singulièrement celle de l’opposition, en ce mois d’avril. Heureusement !
D.C.A