Isolé par les cadres du mouvement dont certains lui reprochent de “donner des leçons de radicalité” depuis la lointaine France où il réside, Moussa Ag Assarid a donc rendu son tablier. Symbolique, son départ éclaire l’existence d’un malaise profond dans les rangs du MNLA et des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de plus en plus dispersés.
Mi-avril, plusieurs hommes armés de la tribu Daoussahak, installée à Ménaka dans la région de Gao, ont annoncé la création d’un nouveau mouvement sous le leadership de Moussa Ag Acharatoumane. Chef de tribu, ce jeune combattant touareg, membre fondateur du MNLA et bras droit de son secrétaire général Bilal Ag Achérif, convoiterait désormais la vice-présidence du mouvement.
“Il semble vouloir jouer sa propre carte au sein du groupe”, relève un analyste, fin connaisseur du Mali. Pour justifier cette nouvelle scission, Moussa Ag Acharatoumane avait notamment dénoncé sur sa page Facebook, il y a près de deux semaines, le manque de soutien des communautés hégémoniques au sein de la CMA à sa tribu lors de combats menés contre le Gatia, une milice pro-Bamako.
Autre signe de fragmentation, les membres des tribus arabes Bérabiches et touaregs de Tilemsi dans la région de Gao ont demandé, fin mars, la création de leur propre région. “Une atomisation des revendications territoriales liée à la préservation des intérêts territoriaux des tribus locales et au contrôle des trafics, notamment de stupéfiants, au nord Mali”, relève le même analyste.
Autant d’obstacles qui mettent à mal la crédibilité du mouvement qualifié à l’origine par les rebelles de “révolutionnaire” et qui nuisent à la mise en application de l’accord d’Alger, principale feuille de route devant conduire à la stabilisation du pays, signée en juin 2015.
Avec Mondafrique