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Insécurité routière de 2012 a 2014 : L’Anaser dresse un bilan effrayant
Publié le lundi 2 mai 2016  |  Le Prétoire




De 2012 à 2014, l’insécurité routière a causé la mort d’au moins 1741 personnes à travers le Mali. Voilà l’effroyable statistique fournie par le chef de la division formation de l’Anaser, Fousseny Traoré. C’était au cours d’une conférence débat organisée dans le cadre de la 5ème édition du festival de Sélingué.
Malgré les efforts des autorités et autres programmes de lutte contre l’insécurité routière, le nombre des victimes d’accident de la route monte en flèche chaque année à travers le monde et singulièrement dans notre pays. Lors du festival de Sélingué, une conférence a été organisée pour sensibiliser sur la question.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation et de l’information de l’Agence nationale de la sécurité routière. Le cadre du festival de Sélingué vise à atteindre le maximum de personnes pour passer le message.
Sur la base du résultat d’une étude de l’Organisation mondiale de la santé en 2009, le conférencier a indiqué que si rien n’est fait d’ici à 2020, l’insécurité routière sera sans nul doute un problème de santé publique avec comme cible principale la tranche d’âge de 15 à 44ans.
Sur le plan national, les chiffres de l’Anaser ne présagent nullement un lendemain meilleur pour la jeunesse malienne qui constitue 85% des victimes d’accident impliquant les engins à deux roues. Entre 2012 et 2014, les services chargés des gestions de la sécurité routière et les structures hospitalières ont enregistré respectivement 6090 accidents avec 8191 victimes; 6059 cas pour 8815 victimes. Le drame est monté en flèche en 2014 avec 6262 accidents faisant 9191 victimes.
Sur la même période, le nombre de morts est passé de 536 à 676. Au regard de l’ampleur du drame, le phénomène n’est pas sans conséquence économique. Selon le conférencier, soutenu par le chef de l’antenne régionale de l’Anaser à Sikasso, Issa Diarra, la prise en charge des victimes de l’insécurité routière engendre plus de 60 milliards de nos francs par an. Donc du coup, le phénomène devient aussi un problème de développement social et économique. Parlant des causes des accidents, le conférencier met l’accent sur un certain nombre d’éléments.
Selon lui, le facteur humain occupe la tête du classement avec 85%, l’état des véhicules et celui des routes viennent respectivement en deuxième et en troisième position avec 8 et 7%. A la question de savoir comment inverser la tendance, le conférencier a invité les uns et les autres à une prise de conscience citoyenne avec le respect strict du Code de la route.
Le cri de cœur d’une étudiante
Ce cadre d’échange a été une opportunité pour la jeune Aminata Boré d’inviter la jeunesse à une prise de conscience. Son cri de cœur n’a laissé personne indifférente. «Tant que les consciences ne s’interpellent pas elles-mêmes, les comportements ne changeront pas. Je vais m’adresser à la jeunesse dont je fais également partie.
Vous savez ma mère me dit très souvent ceci : s’il te venait à l’idée de vouloir prendre de l’alcool ou de la drogue pour stimuler tes capacités pour une quelconque entreprise, ne le fais pas, tu n’en as point besoin. Car ta jeunesse est bien au-delà de toute sorte de stimulant que tu pourrais consommer. Là je vais m’adresser très particulièrement aux cascadeurs.
Moi je suis sidérée quand je vois des jeunes pleins de vie s’adonner à de telles pratiques. Quelle est donc cette folle envie qui les pousse à mettre leur vie en péril ? Nous sommes jeunes, nous sommes l’espoir de nos parents, l’avenir de ce pays. Allons doucement car être jeune n’est pas synonyme d’immortalité ».
Nouhoum DICKO
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