La Première dame, Mme Keita Aminata Maïga, a inauguré, jeudi dernier à Ségou, un centre de formation professionnelle des filles en maintenance informatique. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Bah, du ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga Tall, du gouverneur de la Région de Ségou, Georges Togo, de la directrice de la Maison de la femme de Ségou, Mme Bathily Aïssata Diarra.
Le nouveau centre porte le nom d’une pionnière et militante de la cause de la femme, Mme Sissoko Awa Travélé, qui était également présente à la cérémonie. Situé dans la cour de la Maison de la femme, le centre en maintenance informatique est en effet un espace d’autonomisation et d’épanouissement des jeunes filles non seulement par la formation technique leur permettant de s’insérer dans la vie économique mais aussi par le développement de la personne à travers les compétences de vie telles que la santé de la reproduction, le leadership, l’entreprenariat et la citoyenneté. Ce centre de formation professionnelle des filles en maintenance informatique est le 2è du genre après celui baptisé du nom de Mme Attaher Jeannette Haïdara.
L’ONG AGIR ambitionne d’ouvrir ces structures dans toutes les régions du pays avec pour objectif d’offrir des alternatives innovantes aux filles en déperdition scolaire des niveaux DEF et secondaire. Il s’agit de donner une seconde chance aux filles pour développer en elles le sens de la persévérance, du combat pour leur propre épanouissement à l’instar des femmes qui se sont distinguées aux premières heures de l’indépendance du pays. L’ONG AGIR voudrait que l’exemple de ces femmes de combat et d’engagement serve aux auditrices des centres.
La responsable du pôle éducation de l’ONG AGIR, Mme Maïga Kadidiatou Baby, a expliqué que le centre est une composante du programme triennal 2015-2017 de l’ONG qui s’articule autour de 5 axes : la promotion de l’excellence en éducation et appui aux innovations pédagogiques, la promotion et l’autonomisation des jeunes filles, la promotion de l’offre de service conviviaux en santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, le plaidoyer pour l’amélioration du statut des jeunes filles et des femmes, l’appui au développement institutionnel de l’ONG AGIR. Avec ces centres, l’ONG AGIR ambitionne de renforcer les compétences d’au moins 540 filles dans la période 2015-2017.
La formation est gratuite et se déroule en cohorte de 16 filles sur une période de six mois. Les cours intensifs sont dispensés par deux formateurs qualifiés mis à disposition par l’ONG et des formateurs ponctuels pour des modules de compétences de vie. L’appel à candidatures et la sélection des auditrices se font au niveau local avec l’appui d’une commission sectorielle composée de représentants des services déconcentrés des ministères de l’Education nationale, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de la Construction citoyenne, de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et du Développement social. Par cette action, l’ONG AGIR affiche sa volonté de contribuer à la politique gouvernementale en général et à la lutte contre le chômage des jeunes en particulier.
Elle a annoncé qu’en partenariat avec la promotion de la femme, ces centres informatiques seront progressivement installés dans les Maisons de la femme de 9 régions du Mali. Le gouverneur Togo s’est dit convaincu que ce centre permettra de rehausser le profil des jeunes filles déscolarisées. Cette formation est une contribution au problème de qualification et d’insertion professionnelle des jeunes, a estimé le gouverneur de Ségou pour qui en donnant plus de qualification aux jeunes filles, celles-ci passeront du statut de dépendantes à celui d’actrices autonomes.
Elles contribueront ainsi à l’organisation de leur propre vie et assumeront pleinement leur responsabilité dans la planification de leur avenir et dans les questions de promotion de leur futur foyer. Mieux formées, en ayant à un travail décent, elles pourraient mieux produire et dans les conditions plus favorables », a développé le chef de l’exécutif régional. La Première dame s’est fortement réjouie de la célébration de Mme Sissoko Awa Travélé qui donne son nom au centre de formation. Elle a jugé qu’on avait tendance à oublier ceux qui ce sont battus par la nation alors qu’il faut puiser dans le passé pour pouvoir construire l’avenir. « Si on partait de ce qui a été déjà fait, on progresserait mieux », indiquera-t-elle.
Mme Keita Aminata Maïga a invité les jeunes filles qui vont entrer au centre à prendre la formation au sérieux afin d’être autonomes dans la vie. Pour elle, le premier mari d’une femme c’est son travail qui la rendra indépendante économiquement. C’est ce que pense aussi celle dont le centre porte le nom. Mme Sissoko Awa Travélé se dit très heureuse d’avoir vécu assez longtemps pour voir ce moment mais aussi de savoir que la patrie a été reconnaissante envers les efforts qu’elle a déployés pour la nation. Elle a promis de veiller au bon fonctionnement du centre.
F. NAPHO