Pour avoir saboté le processus de paix et tenté de mettre sur orbite une nouvelle rébellion, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) isole ses anciens cadres politiques. Contraint à la démission, Moussa Ag Assarid sera rejoint par Mahamadou Djéry et Moussa Ag Attaher.
En congrès en début du mois d’avril dernier à Kidal, le MNLA a étalé sur la place publique les divergences en son sein. L’opinion a été informée de la tension qui couve dans l’ex-rébellion par le truchement du représentant du Mouvement en Europe, Moussa Ag Assarid. L’ex-porte-parole du MNLA a voulu tirer la couverture sur lui pour non seulement se dédouaner, mais aussi et surtout faire diversion. Du coup, l’on s’interroge sur sa démarche, car il aurait pu rendre sa démission à Kidal le 7 avril et non en France.
En clair, Moussa Ag Assarid ne fait plus l’affaire du MNLA, notamment l’aile dure installée à Kidal, pour ainsi dire quelqu’un qui vient de Taboye, cercle de Bourem, région de Gao. Depuis un moment déjà, l’homme n’était plus écouté et était perçu comme un imposteur qui utilise le nom Azawad pour faire des affaires.
Le tour de Djéry et Ag Attaher
Lors du congrès du MNLA, les responsables n’ont pas pu s’entendre sur une démarche consensuelle de la gestion de l’après-crise. Selon des sources, le vice-président du Mouvement, Mahamadou Djéry Maïga, a été très critiqué par ses partisans qui l’accusaient d’avoir trahi la cause. Et certains sont allés jusqu’à douter de sa position en raison du fait qu’il a décidé de s’installer à Bamako alors que le chef du MNLA, Bilal Ag Achérif, reste toujours basé à Kidal.
Sale temps donc pour celui qui avait été le fer de lance de l’ex-rébellion et qui avait abandonné sa communauté pour épouser une cause perdue. Aux assises de Kidal du MNLA, Djéry ne devra la vie sauve qu’à son talent d’orateur. Mais son autorité est plus que jamais fragilisée notamment au sein de la branche militaire.
Idem pour Moussa Ag Attaher qui a pris ses quartiers au Maroc alors qu’il est vu comme un loup solitaire par ses amis sur le terrain. Tout comme Djéry et Assarid, Moussa Ag Attaher est également voué aux gémonies par l’écrasante majorité du MNLA qui semble avoir désormais pris fait et cause pour Bilal Ag Achérif.
Et dans cette rébellion au sein de l’ex-rébellion à dominance touarègue, c’est un groupe de jeunes dont Moussa Ag Acharatoumane serait le cerveau, qui tirerait les ficelles. Ce bourdonnement est la preuve parfaite que le MNLA n’a jamais opté pour une sortie de crise et fait tout pour retarder le processus de paix.
A.M. C.