Dans une conférence de presse tenue, le 29 janvier, au siège de l’ambassade des USA à Bamako, l’ambassadeur des Etats-Unis, Mary Leonard Beth, s’est déclaré optimiste en l’avenir du Mali basé sur les valeurs et les traditions de notre pays, à savoir la tolérance, le dialogue et le consensus. Elle a par ailleurs soutenu que son pays soutient entièrement les efforts internationaux à court et long termes visant à restaurer la paix au Mali.
L’ambassadeur Leonard a fait état d’un soutien actif des Etats Unis dans l’intervention menée par les troupes africaines et françaises, aussi bien pendant cette phase initiale des hostilités qu’au cours des mois à venir. « Tout d’abord, nous collaborons étroitement avec la France pour coordonner et renforcer le partage de l’information. Nous fournissons également au quotidien une assistance logistique et le transport des troupes françaises et de leurs équipements. Au cours du week-end, nous avons commencé à assurer le ravitaillement en vol des avions français, ce qui constitue un important avantage pour les opérations militaires en cours. Nous travaillons aussi avec les pays voisins pour renforcer leurs frontières et la coopération régionale de contrôle de circulation des armes et des combattants», a-t-elle indiqué. Au même moment où les forces françaises et maliennes combattent l’ennemi du Nord, a-t-il rappelé, les Etats Unis jouent un rôle important dans la préparation de la prochaine phase essentielle consistant à déployer les forces de la CEDEAO/MISMA afin de sécuriser les territoires libérés. « Nous nous sommes déjà engagés à hauteur de huit millions de dollars pour le transport et la formation des troupes africaines au Mali, y compris une assistance logistique de base. Dans les jours à venir, nos contributions vont s’élever à hauteur de 96 millions de dollars d’ici la fin de notre année fiscale », a-t-elle déclaré. Selon elle, la restriction des contributions des Usa sur le plan sécuritaire est dû à leur politique de ne pas soutenir directement le Mali avant la mise en place d’un gouvernement issu d’une élection. De son avis, il y a plusieurs étapes qu’il faut prendre en compte pour la résolution de la crise au Mali. D’abord celle des hostilités actuelles (la réponse sécuritaire), il y a une étape politique pour rétablir le gouvernement du Mali à travers des élections et il y a aussi l’étape de réconciliation et de négociation avec les groupes du nord après les hostilités ou les maliens devront encore travailler ensemble. « Nous soutenons de plein cœur l’intervention actuelle mais elle doit être accompagnée du dialogue parce que les deux défis sont liés. Résoudre les besoins de tous les groupes du Nord à travers un entretien avec le gouvernement, c’est fondamentalement une question politique. Il y a plusieurs phases. Il y a les activités actuelles et quand ses activités seront achevées ça ne voudra pas dire que le terrorisme et le trafic seront éradiqués au Mali. Il y a toujours un travail plus long à faire avec les partenaires de la région et la communauté internationale pour finir la tâche. Qui ne se fera pas à un jour, une semaine, il faut l’admettre. C’est pour ça qu’il faut un système de coordination très étroite avec les voisins car le terrorisme et le trafic ne connaissent pas les frontières», a-t-elle soutenu. Pour ce qui est des mouvements indépendantistes et les groupes de revendication au nord, l’ambassadeur préconise la réconciliation avec ceux qui veulent vivent dans un Mali unifié et laïc. « Ni de traitement privilégié pour n’importe quel groupe, ni de stigmatisation particulière. Il y a des gens qui ont fait des maux et il ne peut pas y avoir d’impunité. Il faut un effort à la réconciliation. Il y a les enquêtes de la cour pénale internationale qui sont en cours et le gouvernement malien a aussi promis des enquêtes sur les exactions possibles. Il faut régler ces questions et éventuellement retrouver un Mali qui accueille les Maliens ».