Leurs animateurs ne sont pas tenus par les principes du journalisme et ont pour eux l’instantanéité. Autant de défis que les journalistes peuvent relever en respectant la déontologie et en se convertissant à la modernité, estiment les spécialistes
La célébration, aujourd’hui, de la Journée mondiale de la liberté de la presse est une occasion de jeter un regard sur la situation des médias à travers le monde. Elle permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, de l’évaluer, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession.
Dans notre pays, la liberté de la presse est un acquis défendu à la fois par les professionnels et de nombreux démocrates, convaincus que les médias constituent un des piliers essentiels de la démocratie. Mais notre presse souffre de bien des maux comme le manque de formation, le non respect des principes déontologiques, etc. Elle doit faire face aussi aux défis de l’évolution technologique comme l’apparition des réseaux sociaux. Grâce à la démocratisation de la connexion internet du fait des offres sur les téléphones mobiles, les réseaux sociaux connaissent aujourd’hui un essor considérable dans notre pays.
Qu’est-ce qu’un réseau social ? Le terme désigne un ensemble de personnes réunies par un lien social. À la fin des années 1990, des réseaux sociaux sont apparus sur Internet, réunissant des personnes via des services d’échanges personnalisés, chacun pouvant décider de lire les messages de tel ou tel autre utilisateur. Facebook, créé en 2004, est le plus connu d’entre eux, et le plus utilisé à ce jour. Le nombre d’utilisateurs de Facebook dans le monde est estimé à 1,55 milliards d’utilisateurs actifs par mois. Le réseau social revendique aussi et 1,93 milliard d’utilisateurs actifs par mois sur mobile selon le journaldunet.com. En plus de Facebook, il y a Twitter, Instagram, Snapchat, etc.
L’essor des réseaux sociaux constitue-t-il un danger ou un complément aux médias traditionnels ? Pour l’ancien professeur de journalisme au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), Diomansi Bomboté, les réseaux sociaux apportent beaucoup à la presse quand ils sont animés par des journalistes professionnels. Mais ils peuvent aussi être un outil de désinformation, une fois qu’ils sont entre les mains d’amateurs de mauvaise foi. « Sur les réseaux sociaux, les animateurs diffusent les informations qu’ils veulent », souligne le professeur de journalisme.
Selon lui, les blogueurs, tout comme les animateurs des réseaux sociaux, sont des concurrents des journaux professionnels. Mais est-ce à dire que leurs produits (l’information) sont légitimes et répondent aux normes du code et de la déontologie du journalisme ? Non, répond Diomansi Bomboté. « La différence est que l’animateur des réseaux sociaux peut dire du n’importe quoi mais pas le journaliste professionnel qui est tenu de respecter l’éthique et la déontologie. Il faut absolument que le journaliste mette sur le marché un produit de qualité supérieure à celui que tout le monde lit sur les réseaux », estime-t-il.
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