Monsieur le directeur de la publication de L’Indicateur du Renouveau, Dans votre parution du 28 avril 2016, vous avez publié un droit de réponse de l’ex-ministre Mahamar Oumar Maïga à notre réplique à la Déclaration du Collectif "Non à la falsification de l’histoire". Le ministre Mahamar Maïga conteste qu’il ait été dit à la télévision malienne "qu’il fallait attendre 3 à 4 ans pour que l’économie retrouve son état de fin 1990". Il va jusqu’à qualifier l’affirmation de "pure et simple invention".
Monsieur le ministre des Finances, de l’Economie et du Plan du premier gouvernement d’Alpha Oumar Konaré a oublié que le président Alpha Oumar Konaré n’a pas bénéficié de période d’état de grâce. Dès son investiture le 8 juin 1992, le premier président de la IIIe République a eu à faire face à des vagues de revendications corporatistes souvent accompagnées de manifestations violentes de la part des élèves et étudiants, des syndicats et autres catégories sociales.
L’AEEM n’en pouvait plus d’attendre la satisfaction de son mémorandum et les travailleurs ne voyaient toujours pas venir l’augmentation promise de leurs salaires. Ce qui amènera le président AOK à l’ouverture du congrès de l’UNTM, le 15 décembre 1992, à appeler à la raison "ceux qui réclament à l’Etat ce qu’ils savent qu’il n’a pas avec l’idée claire de faire chanter, de prendre en otage, voire de déstabiliser croyant mieux se faire valoir, se positionner syndicalement ou politiquement".
C’est dans cet ordre d’idées que le ministre des Finances a expliqué à ses concitoyens par le biais de l’ORTM, que toutes les revendications ne pouvaient être satisfaites dans l’immédiat, du fait que le tissu économique a été sérieusement endommagé et qu’il fallait patienter encore le temps qu’il se reconstitue.
Nous demandons au ministre Mahamar Oumar Maïga de visionner encore son unique prestation télévisée faite peu avant son départ du gouvernement. Prestation qui, de l’avis des téléspectateurs, a été d’une très piètre facture. A telle enseigne que d’aucuns en ont déduit que ceci a précipité cela.
Plus loin M. le ministre poursuit : "vivant hors du Mali en 1990, je n’ai pas souvenance que la situation économique (de cette période) ait été rapportée comme une référence" et en 1992 "aucune mention n’a été faite de cette ‘faste’ période de l’économie malienne".
Par ces propos, M. Maïga laisserait-il sous-entendre que ceux qui vivaient au Mali en 1990 et qui ont convaincu les travailleurs et les étudiants que l’économie pouvait supporter une augmentation des salaires de 50 % et des bourses de 200 % les ont délibérément trompés aux seules fins de créer la situation insurrectionnelle qui a abouti au changement de régime, le 26 mars 1991 ?
Le ministre des Finances, de l’Economie et du Plan du premier gouvernement d’AOK n’avait nul intérêt à chercher à attirer l’attention. Ses concitoyens ne gardent aucun souvenir de son passage à l’Hôtel des finances, contrairement à celui qui l’y a précédé et à celui qui l’y a succédé.
Ce qui, par contre a défrayé la chronique et restera gravé sur les tablettes de l’histoire, c’est sa gestion controversée de la CMDT.
Nous vous saurons gré, M. le directeur, de bien vouloir porter ce petit rappel à la connaissance de qui de droit avec l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Les auteurs
Djibril Diallo
Cheick Oumar Doumbia
Pr. Issiaka Amadou Singaré
Pr. Oumar Kanouté
Amadou Daouda Diallo
Pr. Abdouramane Touré
Pr. Jean Bosco Konaré
Modibo Allassi Sidibé
Oumar Issiaka Bâ
Souleymane Dembélé