Les 21 et 22 mars 2016, la Centrale Syndicale de Travailleurs du Mali (CSTM) a observé une grève suivie, le 21 avril, d’une marche à Bamako. Elle entendait protester contre ce qu’elle appelle les « violations des droits de l’homme », les « licenciements abusifs », et la « mauvaise gouvernance ». Eh bien ! La CSTM annonce une nouvelle marche pour le 12 mai 2016. Annonce faite lors d’un meeting organisé le 1er mai 2016, à son siège dans le cadre de la Journée internationale du travail. Le thème de cette journée était : « Mali Un et indivisible, respect des droits et libertés ».
Pour le patron de la CSTM en 2014, la centrale a contribué dans le processus de mise en œuvre des politiques de développement de notre pays par la mise à disposition d’une Stratégie syndicale alternative de réduction de la pauvreté (SSARP) ; elle a aussi poursuivi les efforts de formation et de renforcement des capacités ainsi que de défense des droits des travailleurs.
Aux dires de Guindo, la CSTM a négocié en 2015, avec le gouvernement et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le cahier de doléances des travailleurs et organisé, en collaboration avec l’Uémoa et le BIT, la conférence sous-régionale des centrales syndicales de l’espace Uémoa sur le thème : « le monde du travail face aux conflits sociaux et aux crise sécuritaires dans l’espace UEMOA : quelle incidence de la bonne gouvernance, du dialogue social et de la culture de la paix dans la prévention ; la gestion et la résolution des crises sécuritaires ».
Au titre des acquis de la centrale, Guindo cite, entre autres : l’annulation de la mutation dans les régions des syndicalistes de la direction nationale de la géologie et des mines, le reversement des salaires suspendus de deux camarades de la police, l’augmentation de 50% du SMIG, l’augmentation de 20% de la valeur indiciaire et de la pension des retraités de la Caisse malienne de sécurité sociale, l’augmentation de 5% de la pension des retraités de l’INPS, la réduction de 8% du taux de l’ITS, la majoration de 30% des frais de missions des fonctionnaires et agents de l’Etat.
Au titre des doléances non encore satisfaites, il a cité entre autres la baisse des prix du carburant, de l’eau et de l’électricité ; la finalisation de la relecture du statut des fonctionnaires de la police nationale, la réintégration et le rétablissement des salaires de certains policiers licenciés, l’application des décrets relatifs au statut des fonctionnaires de la protection civile, le respect des textes règlementaires des aéroports du Mali.
La CSTM entend aussi lutter contre le chômage, les licenciements massifs et abusifs, la corruption, la délinquance financière, la mauvaise gouvernance. Elle exige la sécurisation effective de tout le territoire national et le recouvrement de toute la souveraineté du Mali. Guindo fustige le mode de gouvernance du régime d’IBK caractérisée, selon lui, par la violation des lois, des libertés et des engagements publics. « La corruption, le clientélisme et l’impunité sont érigés en système de gouvernance.
Le Mali ne s’est jamais porté aussi mal !», peste le leader syndical. Qui considère que le gouvernement actuel fait preuve d’indifférence aux préoccupations des populations et d’incompétence dans la gestion des affaires publiques. Guindo fera savoir que suite au préavis de grève des 3 et 4 mai, la CSTM est entrée en négociation avec le gouvernement et le patronat. A l’issue des négociations, les parties ne se sont pas comprises. Conséquence, la CSTM a maintenu son préavis de grève, mais aussi sa marche.
B. B