Le Mali a célébré hier la Journée internationale de la liberté de la presse. La fête, au plan local, a été quelque peu gâchée par l’indifférence du gouvernement, qui a superbement ignoré les hommes de médias, peut-être trop insignifiants à ses yeux pour bénéficier d’une déclaration de soutien ou de considération comme c’est de coutume dans ce pays à l’occasion de chaque journée internationale dédiée à une cause.
Nos autorités n’ont donc pas jugé nécessaire de faire ne serait-ce qu’un communiqué de félicitation, un vœu ou un clin d’œil aux médias dont elles ne cessent de louer la contribution positive dans l’approfondissement de l’Etat de droit dans les fora internationaux. Cette énième attitude de mépris, voire d’hypocrisie vis-à-vis de la presse ne fait que conforter les journalistes dans leur conviction qu’ils ne représentent pas grand-chose aux yeux des gouvernants.
Sinon comment comprendre le silence de l’Etat quand le journaliste du “Sphinx” Birama Touré disparait incognito depuis presque 3 mois alors qu’il a les moyens d’éclairer la lanterne du peuple sur cette affaire ? Le domicile du journaliste Bakary Cissé dit Bakci de Radio Kledu a été saccagé et certains de ses proches violentés dans l’indifférence de l’Etat.
On peut citer des dizaines d’autres cas de mépris de nos autorités à l’égard du 4e pouvoir. Cependant, convaincue que le premier acte de considération n’est pas matériel, mais moral et humain, la presse va continuer à jouer son rôle de sentinelle vigilante de la démocratie en dépit de l’hostilité manifeste. Et pour citer Albert Londres, nous réitérons que “notre rôle n’est pas de plaire, il est de porter la plume dans la plaie”.
DAK