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Art et Culture

Festival international de Sélingué urbain music & mode : BEAUCOUP DE DEFAILLANCES
Publié le mercredi 4 mai 2016  |  L’Essor




Elles vont du manque d’affluence, à la cherté des produits exposés, en passant par les mauvaises conditions d’hébergement des festivaliers. La 5è édition du Festival international de Sélingué, Urban Music & Mode s’est déroulée du 28 au 30 avril dans la commune de Baya, située à 140 km de Bamako. L’Ensemble instrumental du Mali a donné le coup d’envoi de cette édition placée sur le thème « arts urbains et culture de la paix ». En avant-goût, une soirée de concert a été dédiée aux artistes locaux. Son objectif, a expliqué l’administrateur du festival, est de faire la promotion des artistes en herbe. Il s’agit, entre autres, du club Slam Agoratoire, du Groupe Antara, de Batoma Kouyaté et de plusieurs jeunes rappeurs de la ville.
L’ouverture officielle du festival a eu lieu dans la nuit de vendredi sur les berges de Sankarani, sous la présidence d’Almamy Ibrahim Koreissi, le chef de cabinet au ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, et en présence du directeur de festival, Ibrahim Coulibaly, du promoteur du festival, Salif Telly, et du maire de la commune urbaine de Baya, Magatte N’Diaye. Elle a enregistré la présence de plusieurs directeurs de festivals, d’opérateurs culturels et de milliers de festivaliers venus du Mali et d’ailleurs.
Après avoir souhaité la bienvenue aux festivaliers, Magatte N’Diaye a expliqué l’impact de la manifestation sur le développement de sa commune. Au delà de son caractère culturel, le festival est, selon lui, un facteur d’épanouissement et de développement.
Après l’ouverture officielle, les festivaliers se sont transportés sur le site du village artisanal au bord du Sankarani, dans la boîte de nuit à ciel ouvert. Durant trois jours, la population de Sélingué a vécu au rythme de la musique, de l’art et de la culture. Au menu du festival : animations folkloriques, exposition d’objets d’art et agricoles, conférences débats, randonnée sur le fleuve, boite de nuit en plein air, match de football, défilés de mode, concerts, concours de bras de fer. Des trophées de reconnaissance ont été remis à des artistes comme Momo de Paris, feu Ali Farka Touré, feu Rose Doudou Seck et feu Vieux Sing Faye pour services rendus au festival de Sélingué.
La manifestation a été animée par des artistes musiciens et stylistes de renommée internationale comme Nampé Sadio, Safi Diabaté, Toumani Diabaté, Tal B, Sidiki Diabaté, Milmo et M’Baye Dièye Faye du Sénégal.
Une défaillance de taille : le public n’était pas au rendez-vous. La faute à la crise que traverse le pays et au coût un peu plus élevé que les autres éditions, estiment certains spectateurs comme Sékou Kanté, ce jeune habitué du festival venu de Bamako. « Les membres de mon grin ne sont pas venus au complet cette année parce qu’ils n’ont pas d’argent. Je pense qu’il faut revoir le choix des artistes et les prix », a-t-il préconisé.
Plusieurs exposants se plaignent de n’avoir pas fait de bonnes affaires. A cause notamment de la location élevée des stands qui a entrainé le renchérissement des prix des articles. La baisse de l’affluence a nettement joué sur le marché des exposants. Par contre Mariam Diarra, une vendeuse de boissons, se frotte vraiment les mains. « Nous avons beaucoup vendu cette année », assure-t-elle.
Des festivaliers ont aussi suggéré aux organisateurs d’améliorer l’organisation et le plateau d’artistes invités et de prendre en compte l’aspect tourisme. Le directeur du festival juge pourtant que beaucoup de choses ont été améliorées au plan organisationnel. « Nous avons fait venir des professionnels ivoiriens pour la sonorisation ainsi que le matos » souligne-t-il. Ibrahima Coulibaly a toutefois reconnu quelques défaillances dans son staff et présenté des excuses pour les désagréments qui seront corrigés pour la prochaine édition.
Les visiteurs regrettent enfin que les structures d’accueil ne suivent pas l’évolution du festival. Après 5 éditions, il y a toujours aussi peu d’infrastructures hôtelières et de restauration. Les festivaliers sont confrontés à un problème de logement. Certains passent la nuit dans leurs voitures, ce qui est anormal, juge un jeune couple venu de Bamako. « Nous avons négocié avec un jeune qui a accepté de nous louer sa chambre ». C’est dur de passer deux jours dans ces conditions, regrette notre jeune couple.
C’est une soirée sénégalaise au CICB, à Bamako donc, qui a mis fin, dimanche, à la 5ème édition du Festival international de Sélingué, Urban Music & Mode. Rendez vous a été pris pour 2017.

A. SOW
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