A défaut de condamner le bicéphalisme dans l’administration de Kidal, le sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous, a plutôt conforté les visées séparatistes de l’ex-rébellion. C’est du moins ce que laisse apparaître son déplacement à Kidal en début de semaine sans le gouvernement malien.
A un an de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, Kidal reste toujours hors du Mali. Et les occupants ne manquent pas d’ingéniosité pour défier l’Etat malien. Même la nomination d’un gouverneur proche de l’ex-rébellion n’a pu dissuader la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) dans son projet séparatiste.
Pour confirmer la volonté de la CMA de faire de Kidal sa chasse gardée, des manifestants civils et armés ont été mis à contribution. Dans un style propre aux mouvements séparatistes du Nord, les femmes et les enfants ont été envoyés en première ligne.
C’est dans ce contexte que le sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous, a rencontré à Kidal la CMA. Comme pour tromper ce haut fonctionnaire de l’ONU, la CMA a remis sur la table les événements du 18 avril à Kidal, l’accord pour la paix et la réconciliation et les difficultés qui entravent sa mise en œuvre.
Ce déplacement, qui devrait en temps normal se faire avec le gouvernement malien, a été marqué par la présence symbolique du gouverneur de Kidal. Mais à la surprise générale, c’est au camp de la Minusma que M. Ladsous a reçu le chef de l’exécutif de la 8e région administrative du Mali. A la fin de la rencontre rien n’a filtré alors qu’était attendue une déclaration ferme de part des Nations unies pour mettre fin au bicéphalisme dans la gestion de la région.
Bicéphalisme
Contre toute atteinte, l’essentiel de la visite de Ladsous a consisté à faire les yeux doux aux responsables de la CMA, notamment à Bilal Ag Acherif qui refuse toujours de se défaire de ses habits de chef de la chimérique République de l’Azawad.
Si dans les milieux diplomatiques, on évoque des pressions exercées sur l’ex-rébellion, la situation est telle qu’au sein des mouvements, on refuse toujours de reconnaitre toute autorité malienne. La preuve en est qu’au moment où la mission onusienne fait cas de l’identification des sites de cantonnement, le MNLA et le HCUA travaillent à renforcer leurs bases.
Des sources font remarquer l’organisation à Kidal, Tessalit et d’autres localités, contrôlées par la CMA, de formations intensives en faveur d’une administration purement “Azawad”.
Des faits qui inclinent à croire que la rencontre du sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous, avec les responsables de la CMA est tout sauf servir à l’accélération du processus de paix.
Alpha Mahamane Cissé