Selon le bulletin humanitaire de l’OCHA publié cette semaine, deux conflits intercommunautaires dans la région de Ménaka ont causé « la mort de 67 personnes et le déplacement d’environ 13 000 » autres. Ce bilan macabre porte à plus de 100 personnes tuées dans les affrontements interethniques quand on y ajoute les 30 morts de ces derniers jours dans le cercle de Tenenkou.
Selon l’organisation onusienne, le Cluster Protection a constaté que la crise de 2012 a aggravé la situation avec l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat. « La présence ou l’influence des groupes armés dans la zone, la circulation incontrôlée des armes ou encore la création de milices armées ou groupes d’autodéfense au sein de différents groupes communautaires » ont aussi contribué à la montée de la méfiance intercommunautaire.
Par ailleurs, l’OCHA prévient que Ménaka reste toujours exposée aux « risques des conflits » liés à la terre entre notamment les éleveurs et les agriculteurs. « Les luttes de pouvoir intra et intercommunautaire, la criminalité et le banditisme, les attaques d’individus armés non identifiés et les actes terroristes » sont entre autres inquiétudes de l’organisation qui a déjà entamé des séances de sensibilisation à l’endroit des habitants de la région.
Nouvellement créée dans la cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix, la région de Ménaka a été le théâtre, entre février et mars, de plusieurs affrontements intercommunautaires. Dans le centre du pays, plus précisément dans la région de Mopti, d’autres conflits communautaires sont signalés depuis dans le cercle de Tenekou où les affrontements entre Bambara et Peul ont fait, selon différentes sources, plus de 30 morts. Comme quoi, le terrorisme n’est pas la seule source d’insécurité au Mali.