Edito : Silence, on s’entretue !

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Publié le jeudi 5 mai 2016 | Le Républicain

© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)

Le Mali est en train de s’enfoncer dans une spirale de violences intercommunautaires. En plus de la difficile équation de la mise en œuvre de l’accord d’Alger avec son corolaire d’attaques terroristes sur toute l’étendue du territoire national, on assiste à une recrudescence de conflits entre communautés qui, jusqu’à présent, vivaient en parfaite symbiose.

Dans le centre du pays, plus précisément à Ténenkou, des sources locales font état de 21 morts et blessés lors d’affrontements, le weekend, entre éleveurs et chasseurs. Le gouvernement malien, dans un communiqué, a déploré cette dégradation du climat social entre les communautés qui, jusque-là, ont vécu en parfaite entente et promet que toutes les dispositions nécessaires à l’apaisement de la situation ont été prises.

A Ménaka, la toute nouvelle région créée, des violences intercommunautaires ont fait, selon OCHA, 67 morts et environ 13 000 déplacés récemment. L’intensité des violences constatées ces derniers jours au Mali, surtout dans la nouvelle région de Ménaka, est, selon la structure qui coordonne les actions humanitaire de l’ONU, la conséquence de l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat dans ces zones suite à la crise qui secoue le pays depuis 2012.

Ces violences, à voir de près, sont le reflet d’un sentiment de frustrations cumulatives, consécutives à l’absence d’un réel Etat de droit où la Justice devrait être rendue véritablement avec toute l’équité devant la caractériser, et où l’impunité ; le laisser-aller, le laisser-faire sont au contraire devenus malheureusement une règle, une culture dans ces zones. Un gouvernement responsable devrait être en mesure de prévoir les conséquences de cette situation et y réfléchir plus en aval au lieu de se laisser surprendre. Le Gouvernement doit accorder une attention toute particulière à ces fractures sociales et rechercher des solutions appropriées en vue d’une harmonie et une paix durables entre les communautés.

Madiassa Kaba Diakité