Le président du Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem Fasoko), Lacine Diawara, entame à partir de ce vendredi une longue tournée en Europe et en Amérique. Objectif : expliquer aux Maliens établis à l’étranger et à la communauté internationale le bien fondé et tous les contours de la plainte déposée contre le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, pour haute trahison. De sources qui nous parviennent déjà, le « plaignant » serait très attendu dans l’Hexagone et outre-Atlantique.
L’affaire IBK-Biprem est loin de connaître son épilogue. Après avoir suscité beaucoup de controverse au plan national et à l’extérieur, la plainte contre le président IBK pour haute trahison refait surface au terme d’une pause forcée par certains événements de la vie nationale : bouillonnement du front social, syndical et politique ; maladie du président etc.
Cette fois-ci, le Biprem s’invite à l’étranger avec son président Lacine Diawara, écrivain et directeur de publication du journal Option, qui entame à partir de demain vendredi une tournée occidentale d’information et d’échanges sur ladite plainte contre le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, pour haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public.
Pendant ce périple, le président du Biprem, rencontrera la presse internationale et la diaspora malienne en France, au Canada et aux Etats-Unis d’Amérique.
Lors de son séjour à Paris, en France, du 06 au 10 mai 2016, le président du Biprem fera des échanges avec des citoyens du Mali et d’autres pays au sujet de cette plainte controversée.
A titre de rappel, c’est le 1er mars 2016 que le Biprem a informé l’opinion de la plainte contre le président IBK pour haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public.
Entre autres faits reproché à « l’accusé », son refus de présenter publiquement ses biens, le détournement de 28 549 901 190 FCFA lors des achats de l’avion présidentiel et des équipements militaires ; la dilapidation du dénier public dans l’acquisition des engrais agricoles dits frelatés et 1000 tracteurs; la diminution indue du budget des forces armées ; et l’insécurité galopante qui règne au Mali.
IBK à la barre !
Sur ces griefs, le Biprem exige d’IBK des explications et justifications. Car, le Mali a subi, dans les domaines sécuritaire, identitaire et financier, une gestion politique scandaleuse jamais égalée. Et le Biprem estime que c’est à « cause de cette gouvernance hasardeuse, boiteuse et calamiteuse » que le Mali vit les pires moments de son existence. En effet, selon les plaignants, « notre souveraineté est maintenant déchirée : Kidal et plusieurs localités du nord sont coupées du Mali. Notre sécurité est démantelée : agressions sanglantes et courantes des militaires et des civils. Notre honneur est souillé : mendicité humiliante des dirigeants et leur incapacité flagrante à honorer les engagements nationaux auprès des organismes internationaux (Onu, Oci, Omc, Cpi…). Notre bonheur est ruiné : corruption galopante, concussion grimpante, éducation dégradante, pauvreté cinglante et impunité flambante ».
C’est dans le but de rendre des comptes au peuple malien sur ces 30 mois de gouvernance chaotique que le Biprem-Fasoko exige du président IBK, étant le chef suprême des armées et le premier magistrat, des explications et justifications sur sept (7) faits majeurs.
Le premier est relatif au refus du président, qui viole ainsi la constitution, de présenter publiquement ses biens.
Deuxièmement, l’organisation reproche au président, le détournement de 28 549 901 190 FCFA (selon le BVG 2014) lors des achats de l’avion présidentiel (prix inconnus entre 8, 17 et 21 milliards) et des équipements militaires.
Le troisième grief a trait à la dilapidation du dénier public dans l’acquisition des engrais agricoles dits frelatés et 1000 tracteurs pour les agriculteurs maliens.
Le quatrième : la diminution indue du budget des forces armées de 281 milliards en 2015 à 213 milliards en 2016 et l’augmentation incongrue du budget de la présidence de la République de 9,3 milliards en 2014 (14,6 milliards en 2015) à 19,3 milliards en 2016.
Cinquièmement : l’organisation met au compte d’IBK, la sortie dramatique de Kidal du giron malien (avec ses lots de morts aussi bien militaires que civils) due à la « visite improvisée d’un premier ministre envoyé, par son patron, en mission dans cette région qui est le bastion des rebelles ».
Le sixième fait a trait à l’incapacité avérée du chef de l’Etat à mettre en application un accord d’Alger « trop impopulaire et infructueux signé depuis plus de 10 mois ».
Et enfin, le Biprem veut des explications sur le « record de l’instabilité gouvernementale par les tâtonnements de 3 premiers ministres et 6 gouvernements en 28 mois prouvant le manque d’efficacité et de perspicacité du président de la République».
Sans demander formellement la démission d’IBK, le Biprem exige du président sa comparution pour donner au peuple malien des explications simplifiées sur des dérapages qui font embourber et obstruer la souveraineté et la prospérité nationales.
Qu’IBK comparaisse devant la justice ou non, l’histoire retiendra qu’il fut le premier président dont la gestion a suscité colère et indignation au sein de la population, à tel point que de simples citoyens osent l’attaquer en justice. Cette plainte traduit le sentiment de malaise généralisé qui s’est emparé des Maliens, depuis l’accession d’IBK au pouvoir. « Tous les Maliens savent aujourd’hui que rien ne va sur le plan social», à en croire Lacine Diawara.
Le bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali est un regroupement associatif de citoyens pacifistes qui se sont assigné une mission de veille et d’alerte des populations en vue de défendre la paix et la justice sociale.
Sékou Tamboura