Le Mali va mal. La situation d’ensemble du Mali offre l’image d’un pays qui a perdu aussi bien son intégrité territoriale (Kidal qui échappe au contrôle de l’Etat) que son indépendance économique, financière (dépendance totale des partenaires étrangers) et politique (l’absence d’un Etat fort). Cette configuration chaotique, qui place le Mali sous tutelle internationale, est de la responsabilité du président Ibrahim Boubacar Keita, élu avec plus de 77% des suffrages lors de la présidentielle de juillet 2013. IBK était considéré comme le messie. A coup de slogans populistes, il avait réussi à faire croire aux Maliens qu’une fois élu, il allait résoudre tous les problèmes. Il avait la solution à tout, il promettait tout.
A peine hissé au trône, IBK fait le contraire de tout ce qu’il avait promis aux Maliens. Il devient le champion de la mauvaise gouvernance et adopte une conduite désastreuse du dossier du nord du Mali qui nous fait perdre Kidal.
Aussi, il instaure une gestion familiale des affaires de l’Etat, où il n’y a de la place que pour les parents, les affidés et les alliés. Les compétences sont mises à l’écart et les cadres valables (le pays en regorge en vrac) sont superbement ignorés ou bien, eux-mêmes refusent les rares sollicitations pour ne pas être acteurs du grand folklore instauré sous Ibrahim Boubacar Keïta. Conséquence : la déliquescence de l’appareil d’Etat.
Autre élément de cette mauvaise gouvernance, l’argent public est alloué à des dépenses de prestige, pendant que les Maliens souffrent le martyr. Pis, cet argent des Maliens prend souvent des destinations insoupçonnées.
Depuis deux ans et demi, le Mali est devenu un haut lieu de scandales et de magouilles. Pendant ce temps, les populations sont confrontées à la dure réalité d’un quotidien infernal. Corollaire : la multiplication des revendications sociales qui traduisent le-ras-bol général ainsi qu’un malaise social qui s’amplifie de jour en jour. Que fait le président Keita pour redresser la barre et sauver le pays? Que fait le gouvernement afin de redonner espoir aux Maliens ? Apparemment, ni le président IBK (coupé des réalités du pays), ni le gouvernement (sans véritable programme de travail) n’ont la solution au mal malien. Et les Maliens ? Pour l’instant, ils sont résignés face au chaos. Jusqu’à quand ? C’est là toute la question.
CH Sylla