L’organe de régulation a expliqué qu’il avait d’autres fonctions que celles de sanctionner. Après une cérémonie inaugurale réussie lundi dernier, les activités de la Semaine nationale sur la liberté de la presse se sont poursuivies hier à la Maison de la presse avec la rencontre entre la Haute autorité de la communication (HAC) et les étudiants des écoles de formation en journalisme ainsi que les acteurs et consommateurs des médias.
Modérés par le parrain de la semaine et non moins membre de la HAC, Gaoussou Drabo, les exposés ayant porté sur la présentation, les missions, les défis et perspectives de la HAC ont été présentés par Fodié Touré et Mahamane Hamèye Cissé, respectivement président et membre du nouvel organe de régulation.
En guise de propos liminaires, Gaoussou Drabo a estimé que la Semaine est une initiative absolument indispensable et constitue une expérience intéressante pour les étudiants. Car, a-t-il ajouté, « de nombreux phénomènes se passent aujourd’hui sur lesquelles nous avons besoin d’échanger ». Entrant dans le vif du sujet, le président Fodié Touré a indiqué que la HAC, composée de 9 membres (3 désignés par le président de la République, 3 désignés par le président de l’Assemblée nationale et les 3 derniers par les organisations professionnelles des médias) est un organe indépendant de régulation qui est chargé de veiller au bon fonctionnement du domaine des médias. La Haute autorité de la communication, selon son premier responsable, remplit des missions d’autorisation, de contrôle et de sanction. Mais elle constitue aussi un instrument au service de la défense et de la consolidation de la liberté de la presse. Elle œuvre également à la promotion et au développement du secteur de la communication.
La Haute autorité remplit enfin des fonctions de consultation pour toutes les questions intéréssant les médias et elle initie des études dans ce même domaine. « Toutes ces missions doivent être exécutées dans un cadre légal et règlementaire », précisera Fodié Touré.
Mahamane Hamèye Cissé a, de son côté, axé son intervention sur les défis et perspectives de la Haute Autorité de la Communication. Parlant des défis, il a cité, entre autres, l’opérationnalité de la HAC, la protection et la promotion de la liberté de la presse, la contribution à l’assainissement de l’environnement de la communication et l’unité d’action de la régulation. A ces défis viennent se greffer la formation et le renforcement des capacités, le contrôle, le suivi efficient de l’activité des organes de communication ; le dialogue régulier sur la régulation des contenus de la presse en ligne ainsi que la confiance et la crédibilité de l’organe de régulation.
S’agissant des perspectives, le journaliste-conférencier a notamment insisté sur l’opérationnalité de la HAC (équipements et ressources humaines), l’adoption d’un certain nombre de textes réglémentaires qui rendront possibles la régulation du paysage médiatique malien . Mahamane H. Cissé d’indiquer qu’il s’impose à la HAC de veiller à ce que la liberté de l’information s’exerce dans les limites compatibles avec l’observation des principes de la démocratie et conformément aux règles déontologiques applicables à la profession de journaliste.
L’INDÉPENDANCE RÉITÉRÉE.
Les présentations furent suivies d’intéressants échanges surtout avec les étudiants fort concernés par les sujets abordés et qui ont assuré une participation de qualité. Ainsi, les questions ont essentiellement porté sur l’indépendance de la HAC compte tenu du fait que certains de ses membres sont nommés par le président de la République ; les actions concrètes effectuées par l’Autorité depuis sa création ainsi que l’élaboration de son plan d’action, ses sources de financement etc. Nombre d’intervenants se sont intéressés à la Convention collective des journalistes et à son inapplicabilité ; aux conditions de création et au nombre de radios et journaux ; aux stratégies et moyens élaborés par la HAC pour promouvoir la presse malienne.
Fodié Touré et Mahamane Hamèye Cissé ont fourni des éléments de réponses aux différentes préoccupations. En ce qui concerne l’indépendance de son institution, Fodié Touré soutiendra « le choix du président de la République, à travers la désignation de trois membres, n’enlève en rien à l’indépendance de la HAC » avant de rappeler le cas de la Cour constitutionnelle dont les membres ont un mode de désignation similaire. Le président de la HAC enchainera en ces termes : « Nous sommes là pour accompagner, encadrer et former mais on ne peut éviter les sanctions qui sont non pénales. Les membres de la HAC vont faire leur travail mais il n’y aura pas de chasse aux sorcières. De sa création à nos jours la HAC n’a attribué aucune fréquence, ni pris de sanction. Mais cela ne veut pas dire que tout va bien».
Répondant à la question relative à la Convention collective, Mahamane Cissé expliquera que la HAC ne peut pas élaborer une convention collective. Cette dernière s’établira au terme de discussions entre les différentes parties.
A signaler que la HAC a été créée par une ordonnance en date du 21 janvier 2014. Ses membres ont été nommés par un décret présidentiel pris le 25 septembre 2015 marque et les neuf régulateurs ont prêté serment le 11 décembre de la même année.
M. SIDIBÉ