Rares sont les maliens qui savent que la mère du Président Alpha Condé de la Guinée est originaire de Bancoumana, arrondissement de Siby, cercle de Kati. En effet, elle est de la même famille que le Général Yamoussa Camara, du footballeur franco-malien Zoumana Camara de l’équipe du Paris-Saint-Germain. Son grand-père maternel a quitté Bancoumana, vers 1886 pour s’installer à Kouroussa, c’était au début de la pénétration française. Sa première fille a donné naissance à Saran Camara la mère du Président Alpha Condé en 1920. C’est à ce titre que Alpha Condé a beaucoup fréquenté ses oncles de Bancoumana et il était aussi très fréquent à Bamako. Nous nous rappelons que lorsqu’il voulait marier une certaine Néné Sy, une jeune fille très belle à l’époque qui n’a pas échappé également à la convoitise du Commandant Tiécoro Bagayogo, membre du Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) en 1974. Cette convoitise lui a créé des ennuis jusqu’à être enfermé le temps d’un week-end par Tiécoro Bagayoko, qui l’a épousée par la suite en troisième noce.
Après sa libération, des instructions fermes lui ont été données pour ne plus jamais mettre pied au Mali, à plus forte raison à Bamako. Avant, et même pendant qu’il est Président de la République de Guinée, ses émissaires sont maintes fois venus à Bancoumana, dans le but de chercher les bénédictions de ses oncles pendant les différentes élections auxquelles il a participé. L’élection d’octobre 2015 n’a pas fait exception à la règle, selon certains ressortissants de Bancoumana.
Comme si cela ne suffisait pas, plus d’un millier de ses parents ont été recensés par le Consulat de la Guinée à Bamako en vue de l’élection présidentielle. Ils confirment même que deux bureaux de vote ont été installés à Bancoumana et à Kangaba pour permettre à ces populations de voter pour leur beau-fils de président. Ces mêmes sources révèlent également que des milliers de maliens riverains de la frontière guinéenne ont été enrôlés avec des cartes consulaires Guinéennes pour voter Alpha Condé. Il s’agit des cercles de Kangaba et de Kati.
Les mêmes sources précisent que plusieurs villages frontaliers de la Guinée ont voté avec des cartes consulaires guinéennes.
Donc, nous ne sommes pas surpris de constater qu’il il y a des individus qui s’adonnent à la confection de fausses cartes consulaires à Bamako. La question qui se pose est de savoir si cette pratique a impliqué le consulat et l’ambassade de la Guinée au Mali depuis la dernière élection présidentielle en vu de faire voter ces villages maliens frontaliers de la Guinée ?
Est-ce-que ces individus arrêtés ont été sollicités pour confectionner les cartes consulaires de la fraude lors de l’élection présidentielle d’octobre 2015 ?
Si c’est le cas, ont-ils continué à en profiter financièrement en confectionnant d’autres cartes consulaires à l’insu du Consul et de l’Ambassadeur ?
Chose surprenante dans cette affaire lorsque le Journal CARREFOUR a eu l’information sur le vote des populations maliennes frontalières de la Guinée, et qu’il a entrepris des démarches auprès de l’Ambassade de la Guinée au Mali pour en savoir plus, il a reçu des menaces de la part de l’Ambassadeur en personne.
Et immédiatement, il a dépêché des missions à Bancoumana et Kangaba, pour mettre en garde les populations contre toute diffusion d’informations relatives au vote des maliens. Malgré cela les populations et les organisateurs du vote ont continuée à parler.
Pourquoi un tel agissement de son Excellence Monsieur l’Ambassadeur s’il ne se sent pas complice de ce jeu contre la démocratie ?
Nous savons que la gendarmerie et les autres services de renseignements sont présents dans ces lieux. Alors comment, l’enrôlement, la distribution de cartes consulaires aux populations maliennes et leur transport vers les bureaux de vote installés en Guinée peuvent-ils se passer sans attirer le moindre soupçon de la part de nos autorités frontalières ?
Dans ces conditions on peut dire qu’Alpha Condé par cette ruse a gagné les élections avant le jour du vote. C’est peut être cette fraude massive dans les zones malinké qui explique aussi, son score élevé de 57,85% dès le premier tour qui lui permis de plier le match conformément au slogan d’actualité ‘’Un coup K.O’’.
Feu le Président Oumar Bongo Ondimba avait raison lorsqu’il disait ‘’En Afrique on n’organise pas les élections pour perdre’’.
A quoi doivent s’attendre en retour pour cette compromission les populations malinkés frontalières de la Guinée ?
Cela veut dire que dans les enquêtes relatives à cette affaire, aucune piste n’est à écarter. C’est donc une affaire à suivre.
Moussa DIAKITE