Les chefs d’état-major des quatre pays membres planchent sur une plus grande efficacité de la structure
La réunion du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) se tient à Bamako depuis le 4 mai et prendra fin demain. Après les travaux préliminaires, la rencontre des chefs d’état-major de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali, a débuté hier à l’hôtel Salam. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly.
Cette rencontre qui intervient après la relecture des textes fondateurs, marque un nouveau départ au regard des innovations préconisées, selon le général de division Mahamane Touré, chef d’état-major général des armées du Mali et président du conseil.
La présente réunion devra se prononcer sur les modalités de rotation de la réunion des chefs opérationnels et du renseignement comme consigné par ailleurs dans le procès-verbal de la précédente rencontre, mais elle aura aussi à examiner les propositions faites par l’état-major du conseil.
« Pour ce qui nous concerne, les attentes du Mali par rapport au CEMOC restent grandes en raison de notre situation géographique, partageant d’immenses lignes de frontières avec tous les autres pays du champ de notre organisation, mais aussi du redéploiement très prochain des forces armées maliennes au nord du pays, dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions pertinentes de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger », a souligné le général de division Mahamane Touré pour qui, « la clef du succès du CEMOC, c’est le renseignement entre les différents pays membres ».
A sa suite, le ministre Coulibaly a indiqué que le conseil des chefs d’état-major est le fruit de la vision commune de nos chefs d’État pour coordonner les actions de lutte antiterroriste et de criminalité organisée. Il a rappelé à nos hôtes que le Mali a en partage avec chacun de leur pays, non pas seulement des lignes de frontière, mais aussi l’histoire, la géographie et la culture. Celles-ci ont toutes contribué aujourd’hui à façonner nos peuples qui se caractérisent par leur capacité de résilience et leur légendaire hospitalité.
La région sahélienne, a-t-il souligné, est aujourd’hui à la croisée des chemins. En effet, elle est confrontée depuis une dizaine d’années à une crise sécuritaire sans précédent. Il convient de rappeler à cet égard que le Mali avait, lors de la réunion du conseil des chefs d’état-major tenue en avril 2011 à Bamako, souligné les risques d’une déstabilisation dans le Sahel en raison de l’implosion de la Libye, ce pays qui constituant malheureuse encore aujourd’hui un véritable pôle de déstabilisation de notre région. « C’est dire que votre organe, disposant par ailleurs d’un conseil d’état-major opérationnel conjoint dont le siège est à Tamanrasset en Algérie peut jouer un rôle important dans la pacification du Sahel au regard notamment du continuum territorial entre ses États membres et qui constitue assurément un de ses atouts majeurs », a-t-il ajouté.
Le ministre Coulibaly a ensuite rappelé l’attachement de notre pays à la coopération au niveau régional pour faire face aux défis du terrorisme et de la criminalité transnationale qui par leurs manifestations les plus insidieuses sont en mesure de menacer l’existence même de nos Etats. « C’est pour cette raison que tout en saluant la tenue de cette réunion, je vous exhorte à explorer toutes les possibilités de coopération vous permettant d’optimiser la lutte contre ce fléau de notre temps qu’est le terrorisme », a-t-il indiqué.
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