Les grandes puissances impliquées dans le désormais interminable conflit syrien envisageraient de passer à la vitesse supérieur. Et au lieu d’être la solution à la Crise syrienne dont, faut-il le rappeler, est inscrite dans une lutte hégémonique entre saoudiens et iraniens, les Etats-Unis d’Amérique et la Russie seraient en passe de devenir les principaux obstacles à tout début de pacification de la Syrie. C’est en tous cas, ce que croit savoir le journal allemand « Deutsche Wirtschafts Nachrichten » (Nouvelles économiques allemandes). Dans son numéro datant du 23 avril, il révèle la ferme volonté du président Obama d’avoir le plus d’alliés européens possibles dans l’hypothèse où la Russie outrepassait ses engagements internationaux.
Le président Obama exigerait de son grand allié allemand le déploiement actif de la Bundeswehr (forces armées de l’Allemagne, y compris leur Armée, la Marine et la Force aérienne) sur les frontières orientales de l’OTAN en Pologne et dans les républiques baltes. Une manière de mettre la pression sur la Russie, superpuissance absolue en Europe orientale.
Si l’on peut mettre en doute l’écrit quelque peu va-t’en guerre du journal allemand, il est, en revanche, indéniable que la guerre froide continue toujours et de plus belle. En réalité, le conflit syrien a dépassé depuis fort longtemps le cadre local et régional. Il est devenu une sorte de scène où les grandes puissances mondiales, surtout les Etats-Unis et la Russie, bandent leurs muscles.
Cependant, pour le bien du monde, les deux plus grandes armées de la planète ne doivent nullement s’affronter. Cela ouvrira, à n’en point douter, un cycle infernal de violences à travers le monde. Car, certes les forces armées américaines et russes ont, chacune de son côté, la capacité de détruire la planète en 48 h selon National Geographic. Mais à travers une telle guerre, ce seront aussi les alliés russes et américains qui vont s’affronter. L’étincelle ne doit point être allumée. Une troisième guerre mondiale sera la guerre de trop pour l’humanité.
Les prochains jours nous édifieront sur la véracité ou pas des informations diffusées par le journal allemand. Mais une chose est sûre, aucune de ces puissances ne voudra céder sur ses propres intérêts. Les Etats-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne, la Suisse, la Turquie et même les puissances régionales que sont l’Arabie Saoudite et l’Iran usent et continueront d’user de tout leur poids diplomatique et militaire afin que le conflit syrien se termine comme à leur convenance. Plus que jamais, la parole du général De Gaulle trouve son écho de nos jours : « les Etats n’ont pas dit, ils n’ont que des intérêts ».
Ahmed M. Thiam
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