Le Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest, REAO-Mali, a effectué le vendredi 29 avril 2016 sa traditionnelle rentrée au titre de cette année. C’était au cours d’un Diner-débats organisé à l’Hôtel Salam sous la présidence de M. Konimba Sidibé, ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé, représentant SEM Modibo Keïta, premier ministre. La rencontre, placée sous le thème «les potentialités agro-industrielles du Mali : une voie vers l’émergence», s’est déroulée en présence d’autres membres du Gouvernement, des élus de la Nation, des diplomates, des représentants des chambres consulaires et du patronat du Mali, des PTF, des chefs d’entreprises et des membres du REAO-Mali, dont son président M. Houd Baby.
En effet, en vue de contribuer efficacement au développement économique du Mali, l’antenne malienne du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’ouest organise chaque année et cela depuis 2009, une soirée diner-débats sur un thème d’actualité. Le thème choisit pour la rentrée 2016 portait sur «les potentialités agro-industrielles du Mali : une voie vers l’émergence». Car, selon M. Houd Baby, président du REAO-Mali, notre pays dispose de très grandes superficies de terres cultivables. Il est arrosé par des pluies de 3 à 4 mois et est traversé par deux grands fleuves. Ce qui fait du Mali un pays à grandes potentialités agro-sylvo-pastorales et de ressources halieutiques. Malgré l’existence de ces potentialités et les efforts déployés jusqu’ici par les pouvoirs publics, comme les réformes engagées dans le secteur privé, les mêmes problèmes demeurent. Pour M. Houd Baby, le Mali n’a pas à présent réussi à enrayer les difficultés persistantes de la production céréalière et animale, à favoriser le développement de l’agro-industrie permettant la transformation locale de ses productions céréalières et animales. Le Mali n’a pas en outre pu contenir la progression inquiétante du chômage des jeunes, dont l’effet le plus criant est l’exode rural, d’où le dépeuplement des lieux de production. Il y a aussi le fait que le pays continu à importer des produits alimentaires qui dominent nos marchés intérieurs. A titre d’exemples et selon le premier responsable du REAO-Mali, en 2013, le Mali à importer entre autres 465.000 tonnes de riz pour une valeur de plus de 67 milliards de FCFA, 285.000 tonnes de blé pour plus de 42 milliards de FCFA et 14.000 tonnes d’oignons et autres légumes d’une valeur de 1,208 milliard de FCFA.
Faut-il le souligner, le secteur agro-industriel est celui qui a un fort potentiel de croissance parmi les autres secteurs de l’économie malienne. Aussi, son impact couvre l’ensemble du territoire et touche plus de 80% de la population. D’où, selon M. Baby du choix du thème de cette année qui se justifie du fait qu’en plus de garantir la souveraineté alimentaire, le secteur agro-industriel est surtout le seul secteur de l’économie au Mali à pouvoir conduire rapidement, efficacement et durablement le pays vers l’émergence du fait de son impact élargi.
«L’agro-industrie reste pour cela le véritable moteur de l’économie de notre pays. c’est pourquoi, le développement des différentes filières, doit être la résultante d’actions concertées et innovantes avec des choix pertinents d’investissements à mener ou à réaliser à plusieurs niveaux à savoir les producteurs, transformateurs, commerçants, prestataires, consommateurs et Etat» a indiqué M. Houd Baby.
Il est à noter aussi que par les nombreuses créations de richesses à travers les chaines de valeur accompagnant le processus, le secteur est celui qui pourra assurer d’une façon certaine et durable le bien être d’une large majorité des populations. A retenir aussi que la soirée a été marquée par la diffusion d’une vidéo présentant des partenaires comme la Sotelma-Malitel et la BNDA. Il y a eu aussi un publireportage sur des entreprises évoluant dans le domaine de l’agro-industrie et sur le potentiel agro-alimentaire du Mali.
Espérons que les contributions et réflexions issues de ce diner-débats permettront de sensibiliser les décideurs publics à prendre la mesure de l’enjeu et entreprendre en conséquence de grands projets structurants dans ce secteur stratégique pour le développement économique et social du Mali.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com