Récapitulatif sur la visite de Hervé LADSOUS dans notre pays, les conflits intercommunautaires dans le cercle de Ténékoun, le forum de Ménaka, la fin des manifestations à Kidal, le retard dans le processus de DDR, les activités menées par la force onusienne et les récentes opérations de l’UNPOL sont entre autres thèmes abordés par le porte-parole de la MINUSMA, Radhia ACHOURI, au cours du traditionnel point de presse hebdomadaire, hier à son QG.
La conférencière a commencé par dire que la particularité de cette visite de Hervé LADSOUS, dans notre pays, était qu’elle s’inscrivait dans la dynamique de l’examen par le Conseil de sécurité du Mandat de la MINUSMA, pendant le mois de juin prochain. Selon la conférencière, les entretiens que LADSOUS a eus avec les différents acteurs ont porté sur le bilan de la situation sécuritaire, la situation de la mise en œuvre de l’Accord de paix.
La porte-parole de la MINUSMA s’est prononcée sur les violences qui ont eu lieu ces derniers jours, dans le cercle de Ténékoun. Selon elle, le dénouement de cette crise intercommunautaire préoccupe la mission onusienne au plus haut niveau.
« Le chef de la MINUSMA est entré en contact avec les membres du gouvernement concernés par ce dossier pour suivre l’évolution de la situation et surtout s’assurer qu’il y aurait rapidement un terme aux affrontements. Outre les contacts de M. ANNADIF avec les autorités maliennes, il a diligenté une équipe de la MINUSMA composée d’experts des droits de l’homme et des affaires civiles à Mopti puis à Ténékoun et qui doit se rendre ce vendredi à Dioura et Malema, les localités où les violences ont lieu. Une autre délégation se rendra dans les deux localités pour les besoins de collecte d’informations et d’enquête sur les faits, notamment les aspects de violations des droits de l’homme », a affirmé Radhia ACHOURI.
Elle a, par ailleurs, informé que la MINUSMA avait pris part au forum intercommunautaire de Ménaka ouvert le 29 avril pour aborder les questions des conflits intercommunautaires afin de contribuer à rétablir une paix durable dans cette nouvelle région. Parmi les recommandations qui ont sanctionné ce forum, elle a cité la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix pour la région, notamment l’activation de mécanismes opérationnels de coordination, dont les patrouilles mixtes.
Sur l’incident qui a récemment défrayé la chronique à Kidal, la conférencière a informé que les manifestations avaient cessé. Selon elle, la piste de l’aéroport, qui avait été occupée pendant plusieurs jours, a été libérée, actuellement, ce sont les combattants de la CMA qui assurent la sécurisation des lieux.
Elle a indiqué que la MINUSMA n’était toujours pas présente sur la piste et qu’elle attendait des assurances très fermes sur la sécurité pour réengager des travaux de réhabilitation.
« Les pertes sont très couteuses pour la MINUSMA en terme financier. Il y a également l’impact sur le processus qui n’est pas à négliger. Mais de toutes les façons, c’est un développement positif qui a été enregistré. Nous continuons à être engagés pour être actifs à Kidal parce que le plus dramatique dans la situation de Kidal, outre les pertes en vies humaines, c’est l’impact de la destruction de l’aérodrome que subie la population locale. Les populations sont les premières victimes, car cet aéroport est une structure névralgique pour aider l’acheminement de l’aide humanitaire », a regretté la conférencière.
Concernant le processus de DDR, elle a informé que jusqu’à présent, formellement, les listes définitives des différentes parties n’ont pas été déposées. Par conséquent, la MINUSMA continue à maintenir la pression sur les groupes armés, dans ce sens.
Du côté de la MINUSMA, Mme RACHOURI a souligné qu’en mi-mai la construction des trois sites de cantonnement sera effective et que des travaux ont été entamés sur d’autres sites.
Elle a mentionné qu’il y avait d’autres obligations qui devaient être honorées, dont l’opérationnalisation effective du mécanisme conjoint de coordination, particulièrement les patrouilles mixtes. À ce niveau également, déplore-t-elle, les listes, qui sont censées être fournies pour la représentation des trois parties dans ces patrouilles mixtes, n’ont pas été toujours communiquées.
De même, la conférencière a évoqué, avec regret, que les deux commissions, à savoir la commission intégration et la commission DDR, qui ont été établies par vertu de décret, sont toujours à l’attente d’être opérationnalisé, notamment la finalisation, la composition et les termes de référence de ces deux commissions qui sont cruciaux pour le processus DDR et réintégration.
Selon la porte-parole de la MINUSMA, le cantonnement n’est qu’une petite phase qui est censée renforcer la confiance et par contre n’a jamais été conçu comme l’objectif ultime dans l’accord de paix.
« L’objectif ultime c’est la réforme du secteur de sécurité, notamment la révision de la composition des forces armées du Mali, le désarmement, démobilisation et réintégration dans la vie civile et l’intégration dans les forces armées et de sécurité malienne », a-t-elle précisé.
Sur le plan opérationnel, on apprend que durant la semaine écoulée, la force a effectué 365 patrouilles, tenu 200 check-point et a sécurisé 60 escortes. UNPOL, pour sa part, a effectué 333 patrouilles incluant 29 patrouilles conjointes avec les forces de sécurité malienne et 146 patrouilles terrestres.
PAR MODIBO KONE