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© aBamako.com par A.S
Ouverture de la Cour d’assises de Bamako Bamako, le 05 octobre 2015 la Cour d’assises de Bamako a ouvert sa séance contre les crimes et délits |
L’affaire Ministère public contre Bourama Traoré et Bakary Diakité pour assassinat et complicité a été jugée par la Cour d’assises de Bamako dans son audience du jeudi 5 mai 2016. Le verdict a été on ne peut plus clair: Bourama Traoré prend la peine capitale et Bakary Diakité a été acquitté, faute de preuve.
Pour cette affaire, il ressort de l’arrêt de renvoi que courant février 2015, la dame Mariam Magassa consulta le féticheur Bourama Traoré, en vue de consolider ses relations avec son mari. Après discussions, le montant de 50.000 francs fut fixé, comme frais de prestation du féticheur, en plus du montant de 15.000 francs, représentant les frais des sacrifices constituées d’un poulet blanc, d’un poulet noir, d’un poulet rouge, de quelques noix de cola et de feuilles d’arbre. Ainsi, Mariam s’acquitta immédiatement des frais des sacrifices et resta redevable vis-à-vis de Bourama du montant de 50.000 francs CFA. Irrité par le nom paiement de son dû, le féticheur invita la dame à venir chercher un autre médicament, mais auparavant, il prit soin d’acheter une calebasse neuve qu’il attacha avec un tissu de Bazin.
Lorsque la dame arriva aux environs de 18 heures, Bourama lui fit comprendre qu’ils doivent se rendre au bord d’un puits pour puiser de l’eau avec la nouvelle calebasse contenant la peau d’un serpent et laver son visage. Ainsi, Bourama et Mariam se rendirent, sur la moto de celle-ci, au bord d’un grand puits situé au sud de Sénou, en dehors des habitations, où les deux arrivèrent aux environs de 19 heures 30 minutes. Aussitôt arrivés, il ordonna à Mariam de recueillir l’eau du puits et laver son visage pour conquérir totalement l’amour de son époux. C’est au cours de cette opération que la dame fut poussée au fonds du puits par Bourama qui, selon toute vraisemblance, l’assomma à l’aide d’un gros caillou. Après son forfait, Bourama s’empara de sa moto, son téléphone et de son portemonnaie et pris la direction de son domicile où l’attendait son apprenti Bakary Diakité, à qui il avait confié un travail, en attendant leur retour. Ce dernier, surpris de le voir seul avec la moto de Mariam, le harcelait de questions sur la destination de la dame.
Après des temps d’hésitation, il finit par avouer à son apprenti et confident qu’il venait de tuer Mariam, en raison de son ingratitude consécutive au non-paiement du montant de 50 000 francs CFA, malgré l’entière satisfaction de celle-ci du fait de sa prestation de féticheur. Il osa même montrer à Bakary le lieu du crime, tout en tentant d’acheter le silence de ce dernier par la somme de 10 000 francs CFA. Devant la cruauté de l’acte, ce dernier ne put s’empêcher d’en parler lors d’une séance de causerie et par la suite la police fut avisée par une personne anonyme. Bourama et Bakary furent alors interpellés et reconnurent tous les faits. A l’issue de l’enquête préliminaire, une information judiciaire fut ouverte contre Bourama et Bakary Diakité pour assassinat. Mais à l’interrogatoire de fond, ce dernier nia sa participation au crime et expliqua ses aveux antérieurs par des menaces d’attenter à sa vie par des moyens mystiques faites à son encontre par son patron, au cours de leur garde-à-vue.
Après avoir écouté les prévenus, le juge a décidé de donner une peine exemplaire au féticheur Bourama Traoré en lui infligeant la peine capitale. Son apprenti, Bakary Diakité, a tout simplement été acquitté.
Ibrahim M.GUEYE
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