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Mohamed Ibrahim Saleh de la CMA à propos du processus de paix : « La menace Daesh pèse sur le Mali si l’Accord n’est pas rapidement mis en œuvre »
Publié le lundi 9 mai 2016  |  Le 22 Septembre
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.




Mohamed Ibrahim Saleh, responsable de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) est réputé pour son franc-parler et sa sincérité dans ses déclarations. Ce qui lui avait, par le passé, valu des ennuis avec ses parents du MNLA dont il est un des fondateurs. Les péripéties de cette incompréhension l’ont conduit à mettre sur les fonts baptismaux la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA) dont il est le président. Membre actif de la CMA, ancien député de Bourem, Mohamed Ibrahim Saleh est déçu par le rythme imprimé à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Il est davantage dépité parce qu’il pense qu’il y a la peur de part et d’autre, c'est-à-dire dans les rangs des mouvements armés aussi bien que dans ceux du gouvernement. Cette peur là ne se justifie guère, d’après lui, puisqu’il craint une autre menace plus grave que celle des terroristes actuels. Il s’agit, selon lui, de la menace Daesh.
« Les terroristes de Daesh sèment la terreur en Libye. Ils sont donc à nos frontières. Si nous n’agissons pas vite, ils pourraient venir grossir le lot des terroristes qui sévissent actuellement dans notre pays. Ainsi, les jeunes gens armés que nous avons sous nos mains pourraient nous échapper pour rejoindre Daesh. Alors que chacun assume sa responsabilité pour éviter la catastrophe ! Il est temps et grand pour que nous avancions dans la mise en œuvre de l’Accord. Il nous faut aller rapidement à l’installation des autorités intérimaires pour sauver l’essentiel, la paix », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Les autorités intérimaires constituent une belle occasion pour l’administration locale et les collectivités locales de démontrer leur sens de la responsabilité dans la gestion de leur terroir ».
Savez-vous que la loi sur les autorités intérimaires est déférée devant la Cour Constitutionnelle ?
« Bien sûr ! La Cour va se décider mais l’opposition doit savoir que la paix n’est pas seulement pour les membres du gouvernement et la majorité présidentielle. La paix, c’est pour tout le monde, c’est une question d’intérêt national. Si cet Accord échoue, la gestion de la situation sécuritaire sera difficile pour le Mali. Notre souhait demeure la réussite de l’Accord, un acquis de 14 mois de négociations. Nous travaillons pour cela. Il faudrait que tous les partenaires qui ont participé au processus de négociations s’engagent davantage pour qu’on puisse aller de l’avant et éviter le pire. Regardez, à quelques jours de l’anniversaire de la signature de l’Accord, rien n’est fait, toujours des tergiversations entre les différents acteurs, on fait un pas en avant, deux pas en arrière ».
Et si la Cour rejetait la loi sur les autorités intérimaires ?
« Nous allons demander l’arbitrage de la communauté internationale. Pour le moment, le processus est bloqué en raison des querelles partisanes qui ont conduit l’opposition à saisir la Cour. Je demande au gouvernement et à l’opposition d’œuvrer pour l’intérêt général, celui de la paix pour éviter, encore une fois de plus, à notre pays une crise plus profonde que celles qu’il a connues, notamment la menace Daesh».
Chahana Takiou
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