Le degré de pourriture de la classe politique malienne a atteint sa cime. Certains animateurs de l’arène politique de notre pays ne cessent d’humilier le pauvre citoyen malien. Ils font honte à la société. Dans l’assouvissement de leur soif du pouvoir, ils sont prêts à tout. Vol, mensonge grotesque, coups-bas, humiliation, tentative de corruption etc. La scène politique malienne est entretenue et animée par une bande de voleurs et de corrompus sans exception.
L’avènement de la démocratie a fait naître une nouvelle race d’hommes politiques dont le seul souci demeure la recherche effrénée de la richesse par tous les moyens. Devenir riche (voitures, luxe, belles femmes, maisons, champs, voyages, argent à gogo etc.) est le seul combat qui vaille pour les hommes politiques maliens de quelque bord que ce soit.
La construction du pays, la recherche des solutions aux préoccupations réelles et profondes des populations ne constituent pas leur souci. Celles-ci sont reléguées au second plan. Quand ils sont à la conquête du pouvoir, ils nous font sortir des programmes taillés sur mesure, maquillés, attractifs mais dans la pratique c’est la satisfaction de leurs intérêts personnels, des intérêts de leur famille, de leur clan qui est fondamentale.
Aujourd’hui on parle de Soumaïla Cissé, à propos de l’affaire des 27 milliards de FCFA de l’UEMOA. Mais rares sont ceux qui sont propres, sains, blancs comme neige dans le paysage politique malien. Ils sont tous impliqués dans les scandales d’une façon ou d’une autre, à des degrés différents. Ils ont tous les mains souillées par l’argent sale, mal acquis.
Notre propos n’est pas de savoir si les faits reprochés à Soumaïla Cissé sont fondés ou pas. Mais c’est sa récupération dont il s’agit notamment de la part de certains hommes politiques qui ne sont pas des modèles de sérieux. Cela est de nature à donner une autre connotation à l’affaire. Les hommes politiques sans exception ont tous terni l’image du Mali, chacun à son niveau de responsabilité. Le nom du président de la République, IBK lui-même est cité dans l’affaire Tomi.
Que voulez-vous ?
La sortie ratée de Bocary Tréta, le secrétaire général du RPM, le parti présidentiel est révélateur du degré de persiflage. C’est une moquerie. C’est quand un voleur crie à un autre voleur. Quelle comédie ?
Le RPM, le parti présidentiel, à travers, son secrétaire général, Bocary Tréta, lui-même souillé, impliqué dans plusieurs scandales, s’est saisi de l’affaire. A travers un communiqué, il a sommé le chef de file de l’opposition de se justifier, de dire la vérité aux maliens. Dans un communiqué de presse le Bureau politique national du Rassemblement pour le Mali, (BPN-RPM ) signé par le Secrétaire Général, Dr Bokary Tréta, a appris, par la presse régionale et internationale, « avec une grande interrogation, les grandes lignes d’un rapport d’audit qui insiste sur la gestion opaque d’un pactole de 27 milliards de FCFA, destiné à la réalisation de forages, au moment où notre compatriote Soumaila CISSE, aujourd’hui chef de file de l’opposition politique, présidait aux destinées de l’institution communautaire ».
Le RPM a pris acte de « la gravité des informations rendues publiques qui sont loin de constituer un motif de fierté pour notre pays ». Le pari majoritaire à travers son Bureau politique national, a interpellé Soumaila Cissé à s’expliquer sur cette gestion, notamment en ce qui concerne, « l’objet du transfert de 27 milliards de F CFA de la BCEAO vers ECOBANK ; le caractère fictif des forages, à l’origine de la saisine de la Cour des comptes de l’UEMOA ». Ce communiqué de Bocary Tréta a, semble-t-il réveillé les vieux démons.
Tréta s’est attiré les foudres de ses détracteurs très nombreux. Bocary Tréta a-t-il oublié qu’il a été renvoyé du gouvernement à cause à la multitude des scandales dans lesquelles il est impliqué. Il a fauté dans l’affaire des engrais de très mauvaise qualité achetés pour les paysans de la CMDT. L’ancien ministre du Développement Rural, Bocary Tréta, le président de l’Assemblée Permanente de la Chambre d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola et le désormais ancien PDG de la Compagnie Malienne du Développement des Textiles (CMDT), Kalifa Sanogo sont solidairement incriminées dans l’affaire dite des engrais frelatés.
Les engrais importés pour la campagne agricole passée étaient-ils de bonne qualité ? Non. Ils ont validé l’importation d’engrais de très mauvaise qualité pour les paysans. IBK, en son temps, avait décrié le comportement de son ministre du Développement rural qui, selon lui, a été laxiste dans cette affaire. En son temps, les propos et l’attitude de Bocary Tréta prouvaient à suffisance qu’il a une grosse part de responsabilité dans cette sulfureuse affaire qui a causé des pertes énormes pour les paysans et pour le contribuable malien.
A cette affaire s’ajoute celle de la commande des 1.000 tracteurs dans les conditions non encore élucidée. Selon le Parena, l’opération des 1.000 tracteurs a été annoncée comme un “cadeau” du chef de l’État aux paysans du Mali, le 29 mai 2015, lors du Conseil Supérieur de l’Agriculture et de la Journée du paysan. C’est le Conseil des Ministres du 29 juillet qui a adopté le décret d’approbation, des marchés de fourniture des tracteurs. Ainsi la société Toguna SARL a bénéficié de deux lots de 800 tracteurs pour un montant total de dix milliards 155 millions de FCFA pour un délai de livraison de 45 jours.
Contrairement aux habitudes, le Conseil des Ministres du 29 juillet n’a pas précisé s’il y a eu un appel d’offres, une consultation restreinte ou une procédure d’entente directe. Le Conseil n’a rien dit des deux cents autres tracteurs qui auraient été fournis, selon la presse, par “Mali-Tracteurs”, une société d’assemblage de tracteurs sise à Samanko (prés de Bamako) où l’État détient 49% des actions. Le PARENA était en mesure d’affirmer que les tracteurs étaient déjà arrivés au cordon douanier à Kati le jour où le Conseil des Ministres attribuait à Toguna SARL le marché de 800 tracteurs, c’est à dire le 29 juillet.
Donc, l’opération des 1000 tracteurs, c’est l’histoire d’une transaction opaque, d’un marché de gré à gré déguisé entre l’État et un fournisseur sélectionné (sans appel d’offres, ni consultation restreinte) par le Ministre du Développement Rural et le président sortant de l’APCAM (l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali). Pour élucider l’affaire, le Parena a saisi le bureau du vérificateur général pour les besoins de l’enquête. Et les informations qui proviennent du bureau du Vgal ne sont pas du tout bonnes pour le secrétaire général du RPM et toute sa bande.
Bocary Tréta dans sa sortie, a agi comme un ignorant de la même manière qu’un illettré, qu’un ignorant du marché Dabadani sans aucun discernement, Il ne connaîtrait pas le fonctionnement de l’UEMOA qui est une organisation sérieuse. Elle recherche des financements et ce sont les pays bénéficiaires qui réceptionnent les réalisations que ça soient les forages où autres infrastructures. En ce qui concerne Soumaïla Cissé, il serait victime d'une méchanceté aveugle commanditée par certains depuis Bamako sur la base de la haine.
Bocary Tréta s'est fait trop petit dans cette tentative qui ne lui réussirait pas. Il devrait éviter de poser de tel acte. Ne dit-on pas qu'on ne doit pas monter sur un arbre avec un pantalon troué. Le RPM doit sanctionner maintenant car trop de fautes politiques. On ne saurait dire si Bocary Tréta agit en toute lucidité. Puisque ses sorties ratées se font de plus en plus fréquentes. Avec des écarts de langages qui mettent mal à l’aise même sa propre famille politique.
Au moment où les voleurs de la République mangent avec les deux mains les sous de pauvres maliens, rares sont les voix qui l’ont dénoncé. On se rappelle, au début du mandat du président IBK, les scandales se sont succédé avec un rythme infernal. L’achat des équipements militaires et celui de l’avion présidentiel dans les conditions sombres sont là pour nous en rappeler.
La suite, on la connaît le FMI a sévi avec rigueur. L’institution financière a suspendu sa coopération avec le Mali. Elle a exigé la correction de certaines défaillances condition de la reprise de la coopération. On se rappelle également, le président de la République lui-même avait reconnu qu’il avait eu des fautes qui devraient être corrigées. Les auteurs de ce scandale du siècle sont connus.
Au lieu de les sanctionner au contraire ils ont été couverts. Ils se la coulent douce. Certains ont même eu la promotion. Ils ont tous terni l’image du Mali. Les architectes de cette descente aux enfers de notre pays sont : Mme Bouaré Fily Sissoko ancien ministre de l’Economie et des Finances, actuellement à l’étranger au compte du Mali, Moustapha Ben Barka, ancien ministre des investissements…. aujourd’hui cheville ouvrière du secrétariat général de la présidence de la République du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense, actuellement conseiller non officiel du président de la République, Mahamadou Camara, ancien directeur de cabinet du président de la République et ancien ministre de l’Economie Numérique et l’Information et de la Communication, il est présentement dans le monde des affaires.
L’affaire des 27 milliards est un dossier est très sensible et mérite beaucoup de tacts de la part des protagonistes. De toutes les façons le Mali ne sortira pas grandit de cette affaire. L’image du Mali est encore une fois de plus ternie. Mais Soumaïla Cissé est un malien qu'il ne faut pas vilipender. Il doit être protégé pour le bonheur du Mali.
Ne livrons pas les maliens de surcroît un élu de la Nation donc un représentant du peuple. Il est arrivé deuxième aux deux dernières élections présidentielles. Ce n’est pas rien. Il aurait pu devenir président de la République du Mali. Il n’est pas n’importe qui on ne doit pas le livrer, l’exposer. On doit le protéger parce que ce n’est pas la personne de Soumaïla Cissé dont il s’agit, c’est l’image du Mali dont il est question. A moins que la cabale ne soit partie de l’intérieur même. Car les hommes politiques maliens sont faux. Ils nous ont habitués à toutes les sortes de cabales.
Moussa Mamadou Bagayoko