Les députés ont donné leur quitus pour la ratification de la convention sur le mercure signée le 10 octobre 2013 à Minamata au Japon. Par cette convention, ratifiée à l’unanimité des élus de la nation, notre pays s’engage à réduire ses émissions de mercure. Lors du vote de ce texte, le banc du Gouvernement était occupé par le ministre de l’Environnement et de l’assainissement, Ousmane Koné.
Le mercure est une substance très toxique pour l’être humain, les écosystèmes et la nature. Des doses élevées peuvent être mortelles, même des doses relativement faibles suffisent à endommager le système nerveux. Le Mali figure parmi les pays importateurs des produits contenant du mercure. L’utilisation de ces produits, tels que les tensiomètres, les thermomètres, les piles et les batteries expose la population aux effets néfastes du mercure sur la santé, à savoir les maladies neuropsychiques, les malformations congénitales et les cancers. La mauvaise gestion des déchets des produits contenant du mercure entraine la pollution de l’environnement. C’est conscient du danger que cause ce produit que le Mali, à l’instar d’autres pays, a signé ladite convention, le 10 octobre 2013, lors de la conférence des plénipotentiaires au Japon.
La convention de Minamata sur le mercure a pour objectif d’instruire la communauté internationale à prendre des dispositions nécessaires pour la mise en œuvre rapide des mesures internationales visant à protéger la santé et l’environnement contre les rejets anthropiques de mercure et composés du mercure. Elle prévoit des dispositions visant à interdire les nouvelles activités d’extraction à l’aide du mercure et de cesser les activités existantes, au plus tard 15 ans après la date de mise en vigueur, ainsi que de contrôler le commerce international du mercure. Elle prévoit également l’élimination progressive de l’utilisation du mercure dans des produits au plus tard en 2020 et dans les procédés de fabrication au plus tard en 2025.
Les produits visés sont, entre autres, l’amalgamation du minerai d’or dans l’orpaillage utilisant le mercure, les appareils médicaux contenant du mercure, les produits cosmétiques à teneur en mercure supérieur à une part par million y compris les savons et crèmes de blanchissement de la peau.
Des écoutes réalisées par la Commission développement rural et de l’environnement, présidée par Idrissa Sankaré, il ressort que cette ratification de la convention de Minamata viendra renforcer les accords multilatéraux sur les déchets et substances dangereux auxquels notre pays a souscrit. La convention prévoit aussi que chaque pays définira une stratégie visant à réduire la quantité de mercure utilisée dans les mines et établira un plan d‘actions national dans les trois ans suivant l’entrée en vigueur du traité, de manière à réduire et, si possible, éliminer le mercure.
Dans les débats, des députés ont rappelé que ce sont les industries extractives qui sont les plus grands utilisateurs de mercure. C’est pourquoi, ils ont plaidé pour leur sensibilisation afin de les faire adhérer à l’application de cette convention.
Désormais, si ce n’est pour des raisons de recherche scientifique ou militaires, l’utilisation du mercure sera sévèrement contrôlée, du moins jusqu’à la date indiquée plus haut. Ce projet de loi de ratification a été adopté par 94 voix pour, zéro contre et zéro abstention.
Youssouf Diallo