Le 3e Forum national de la jeunesse s’est tenu le samedi dernier au CICB, sous la présidence du ministre des Affaires religieuses et du culte, Thierno Oumar Hass Diallo et en présence de plusieurs leaders religieux musulmans dont le président du Groupement spirituel des leaders religieux musulmans du Mali, le très influent et charismatique prêcheur, Ousmane Chérif Madani Haïdara, non moins guide du mouvement Ançar Dine. Ce Forum est couplé au 2e Congrès de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali (UJMMA), présidé par Mohamed Macky Bah.
Placés sous le thème : «l’islam au Mali, défis et perspectives», le Forum de la jeunesse musulmane du Mali et le Congrès de l’UJMMA se pencheront sur des thématiques importantes comme «la jeunesse musulmane du Mali face au radicalisme et l’extrémisme religieux». Les jeunes musulmans du Mali comptent mettre à profit ces rencontres pour montrer à la face du monde que «l’islam est un islam pacifique, de tolérance et de respect des droits de l’homme». C’est pourquoi, au cours de l’ouverture de ces assises, les différents intervenants ont beaucoup insisté sur des messages de cohésion et de paix.
Comme à son habitude, très en verve, le guide d’Ançar Dine, a tout d’abord salué cette initiative et encouragé les jeunes à poursuivre dans cette dynamique. Haïdara s’est dit inquiet de la proximité de plus en plus grande, sinon de l’intrusion des leaders religieux dans l’arène politique. Le président du Groupement spirituel des leaders religieux musulmans du Mali a estimé que cela est dangereux pour leur honneur et l’estime que les gens ont pour eux.
«Les leaders religieux musulmans doivent rester à l’écart du champ politique. Il ne faut pas mélanger la politique et la religion. Ce sont eux les leaders d’opinion. Ce sont eux que les gens écoutent. S’ils tombaient en disgrâce, c’en est fini pour notre pays. Celui qui veut prétendre à des postes politiques, c’est son droit. Mais il doit d’abord se débarrasser de son titre religieux et non utiliser ce titre pour convaincre les gens», a déclaré Chérif Ousmane Madani Haïdara, tout en invitant les leaders religieux à rester derrière Dieu. Haïdara a fortement condamné les leaders qui utilisent les associations religieuses au profit des gens qui cherchent le pouvoir.
Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et du culte a indiqué que l’extrémisme religieux est la méconnaissance de la religion. «Il n’y a qu’un seul islam. Il n’y a pas d’islam modéré ou originel. Il y a l’islam tout court», a-t-il déclaré.
De son côté, le président des jeunes chrétiens du Mali, Kourouma Jean Victor, a estimé que l’invitation faite à la jeunesse chrétienne à ces rencontres est un geste de réconciliation. Car, a-t-il dit, au-delà de nos confessions, nous avons en commun le Mali.
Youssouf Diallo