Des ministres, hommes d’affaires, qui mènent des activités lucratives au vu et au su de tous. Des députés, business men, qui livrent une concurrence déloyale aux transporteurs et autres agents de location de véhicules. Des membres de cabinets ministériels et des directeurs généraux qui sont propriétaires et/ou actionnaires de sociétés écrans. Des commerçants, maffieux, adossés à « la famille », qui amassent quotidiennement des exonérations pour l’importation de divers produits. Des femmes d’affaires qui arpentent les allées du pouvoir et qui, en réalité, sont devenues des spécialistes en transport de fonds, entre Bamako et d’autres capitales à travers le monde.
Voilà l’image du Mali d’aujourd’hui, où l’on assiste à un pillage systématique des ressources publiques. Dans cette razzia à ciel ouvert, l’objectif des auteurs n’est ni plus ni moins que d’amasser de l’argent, toujours et encore de l’argent.
Ainsi, le vol, le détournement de fonds, l’appât du gain facile, et la course effrénée vers l’argent facile, sont devenus, sous nos cieux, des pratiques qui se banalisent. Et leurs auteurs n’ont aucune crainte, puisqu’ils bénéficient de soutiens et de protection solides.
Ainsi, la notion du « Tagnini », autrement dit « le pour soi » est devenue aujourd’hui une réalité malienne.
Conséquences : des sociétés écrans poussent comme des champignons ; des infrastructures (privées) en tous genres sont visibles dans plusieurs quartiers de Bamako ; des maisons huppées sont construites partout…
Et pourtant, l’une des promesses de campagne du candidat IBK était de lutter contre la corruption et la délinquance financière. Mais aujourd’hui, le constat est là : ces deux pratiques ont pignon sur rue dans un Mali qui va à vau-l’eau.
C H. Sylla