À la fin de sa visite de trois jours qu’il a effectuée au Mali, Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’Onu, a animé le lundi 3 mai 2016 une conférence de presse au siège de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Objectif : faire le point sur les priorités de la Minusma dans le cadre de son mandat qui doit être renouvelé au mois de juin.
D’entrée de jeu, Hervé Ladsous a souligné que la première des priorités pour l’Onu est incontestablement la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’accord signé le 15 mai dernier et parachevé au mois de juin.
«Comme dans deux semaines à peine ce sera le premier anniversaire de cette signature, je crois qu’il est important d’avancer sur un maximum de points possibles. C’est un effort qui doit être partagé par les uns et les autres ; il y a par exemple la loi sur les collectivités territoriales qui fait l’objet d’une saisie de la Cour constitutionnelle ; et je crois que l’administration intérimaire prévue dans les accords doit pouvoir entrer en fonctionnement au plus vite. Tout comme il est important que l’on puisse avancer sur le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants», a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter : «Et j’ai demandé aux groupes de nous fournir le plus vite possible, cela aurait dû intervenir plus tôt, les listes de ceux qu’ils considèrent comme leurs combattants parce que nous sommes prêts maintenant. Nous avons cette semaine l’entrée en fonctionnement des premiers camps de cantonnement. Ceci est très important, je crois pour montrer qu’on avance.»
Répondant à la question sur le nouveau mandat qui sera voté en juin, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’Onu a indiqué que la question n’est pas une question de rédaction du mandat. Il dira que, «sur le plan des moyens opérationnels, la question première c’est celle de la posture, et pour cela, nous y travaillons». Hervé Ladsous a informé que la Minusma va recevoir dès le début de l’été, un bataillon de ce qu’on appelle «Logistique de combat» pour accompagner tous les convois qui sont si régulièrement. «Donc, le fait qu’il y ait une unité, ce qui n’est pas quelque chose de courant dans le monde, enfin on a réussi à la trouver et donc ça va libérer autant de personnel pour des tâches de terrain, pour des tâches de patrouilles, patrouilles mixtes notamment. Tout ça vous voyez, c’est un exemple, il faut qu’on puisse, et contrairement à ce qui se dit, il faut insister là-dessus, nos troupes ne restent pas claquemurées dans leurs cantonnements. On essaye de les projeter au maximum, mais ça suppose, et c’est pour ça qu’on y travaille, davantage d’équipements, et d’équipements durcis…», a-t-il déclaré.
Concernant la question sur l’évolution de la situation au Nord, le diplomate onusien a expliqué que la situation a beaucoup évolué.
En ce qui concerne la question sur le processus de paix et réconciliation nationale, Hervé Ladsous déclaré : «J’ai eu le même message à l’égard des uns et des autres, à l’égard du gouvernement comme à l’égard des représentants des groupes. Ils ont un certain nombre de choses à mettre en œuvre parce qu’encore une fois, on est à deux semaines de l’anniversaire de l’accord. Il faut montrer qu’il s’est produit des choses, donc… Le Mali est un Etat de droit, l’opposition a saisi le Conseil constitutionnel et il n’y a rien à redire là-dessus. Il faut suivre les règles. Mon espoir est que cette affaire soit résolue rapidement et que la mise en œuvre du Code des collectivités locales et donc de l’administration intérimaire va pouvoir s’inscrire dans les faits. De même que je vous je l’ai dit, il faut que les groupes armés nous donnent leur liste de personnel pour qu’on puisse démarrer le DDRs.»
Diango COULIBALY