Dissuadés par la France de toute ambition de combat, les 700 casques bleus chinois de la MINUSMA ne chôment pas pour autant.
A partir de 2014, la République populaire de Chine a déployé au Mali, par vagues successives, le plus gros contingent de casques bleus de son histoire. Depuis avril 2015, le contingent compte 700 hommes oeuvrant dans le cadre de la MINUSMA. Une bonne partie du contingent a pris le départ à l’aéroport de Harbin, après avoir quitté la base de Shenyang, au nord de la Chine. Justifiant l’envoi de soldats au Mali, Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, déclarait: « Nous espérons que la communauté internationale continuera à aider le Mali dans ses efforts vers la réconciliation nationale. La Chine jouera un rôle positif à cet égard ». Les troupes déployées au Mali portent à 3100 le nombre de casques bleus chinois à travers le monde (dans 9 pays différents), ce qui fait de la Chine le 1er contributeur aux forces des Nations unies parmi les 5 membres du Conseil de sécurité. Un exploit quand on se souvient que la première participation du pays à une mission onusienne de maintien de la paix date de 1990. La Chine est aussi le 6ème contributeur financier à ce genre de missions.
Plans de combat contrariés
Les casques bleus, à leur arrivée en terre malienne, prirent leurs quartiers à Gao où ils recevront la visite de l’ambassadeur de Chine au Mali, Cao Zhongming. Au départ, la Chine avait annoncé que ses troupes avaient vocation à combattre les groupes islamistes qui terrorisaient le nord du Mali. Mais les Chinois ont changé le fusil d’épaule pour s’adapter à la politique française dans notre pays. Une politique assez obscure en matière de lutte anti-jihadiste. En effet, la force Barkhane ne considère pas forcément comme terroristes des groupes qui en ont l’air; or, c’est bien elle qui fait la loi au nord du Mali. Face à ces réalités et à la prédominance des forces françaises sur le terrain, les casques bleus chinois ont dû se contenter de trois missions principales: le déminage, la santé et l’ingénierie. Peu désireux de voir des soldats chinois fouiller çà et là sous prétexte de déminage, les Français les ont dispensés de cette tâche, les reléguant aux seules occupations de santé et de construction de camps.
Sans sourciller, le détachement chinois, commandé par un « lieutenant-général » (l’équivalent d’un général de corps d’armée), a fait son deuil de toute prétention au combat ou au déminage.
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