A Bamako, un homme présenté comme le fournisseur d'armes du groupe terroriste Ansar ed-Dine a été arrêté. Dans le même temps, l'armée algérienne a découvert tout un arsenal jihadiste dans le sud du pays.
Du Mali à l'Algérie, les armes du jihad dans le viseur
De part et d’autre du Sahara, ce week-end, les services de sécurité maliens et algériens se sont attaqués aux filières d’approvisionnement en armes des groupes jihadistes. Depuis le début de l’année, il ne se passe pas une semaine sans que soit découverte une nouvelle cache dans les entrailles du désert. Le trafic d’armes, «combustible des conflits en Afrique de l’Ouest», selon l’expression utilisée par le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip), est d’ailleurs devenu l’une des préoccupations majeures de la force française Barkhane, déployée de la Mauritanie jusqu’au Tchad.
Au Mali, un homme présenté comme «un logisticien du jihad dans le sud du pays» a été arrêté jeudi dans la banlieue de Bamako. Yacouba Touré, Malien d’une quarantaine d’années, «fournissait l’armement et le matériel en tout genre» d’Ansar ed-Dine, affirme une source sécuritaire officielle. L’organisation jihadiste, qui avait été chassée par l’armée française des villes qu’elle contrôlait dans le nord du pays au début de l’année 2013, est toujours active dans la région. Elle a récemment revendiqué l’attentat contre un véhicule blindé de la force Barkhane, le 12 avril, dans lequel trois soldats français ont été tués.
Selon la même source sécuritaire, ce sont les informations obtenues au cours des auditions de suspects arrêtés ces derniers mois par Bamako qui ont permis aux services de renseignement de remonter jusqu’à Yacouba Touré. La première grosse prise des autorités maliennes a été Souleymane Keïta, le 29 mars. Ce chef d’une katiba implantée dans le sud du Mali s’apprêtait alors à rejoindre son émir, Iyad ag Ghaly, numéro 1 d’Ansar ed-Dine, l’un des hommes les plus recherchés du Sahel. Trois semaines plus tard, un deuxième homme, Fawaz Ould Ahmeida, présenté par le gouvernement malien comme ayant directement participé aux attentats du bar la Terrasse (5 morts) et de l’hôtel Radisson Blu (20 morts), à Bamako, a été arrêté à son tour. Ce Mauritanien serait, lui, un combattant d’Al-Mourabitoune, groupe jihadiste dirigé par Mokhtar Belmokhtar. Leurs interrogatoires ont ouvert de nouvelles pistes aux enquêteurs.
Caches en Algérie
De l’autre côté du désert, en Algérie, l’armée mène également une campagne antiterroriste dans le secteur d’El-Oued (sud-est) depuis près de deux mois. Chaque semaine, elle exhibe dans les médias des quantités impressionnantes d’armes retrouvées dans des caches utilisées par les jihadistes. Samedi, le ministère de la Défense a ainsi annoncé avoir découvert «6 lance-roquettes, 117 kalachnikovs, 3 mortiers, 6 mines antichar…». Sur son site, des photos présentent l’arsenal, disposé sur des tables blanches alignées dans les dunes.
D’après les communiqués officiels de l’armée, 13 «dangereux terroristes» ont été tués dans des opérations de ratissage de la région le mois dernier, et une trentaine de «soutiens» ont été arrêtés. Sont-ils des membres d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), sous le commandement direct de l’Algérien Abdelmalek Droukdel ? Difficile de le savoir tant l’opération militaire se déroule dans l’opacité la plus complète.
Célian Macé
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