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Yélimané‬ : Colère et indignation gagnent les rues de Yélimané après l’arrestation et l’emprisonnement du porte-parole de l’Association (Yélimané Dagakane) !
Publié le mardi 10 mai 2016  |  kayes infos




L’arrestation de M. Bakary Diambou, porte-parole de l’Association pour le Développement du Cercle de Yélimané le 02 mai 2016 à Yélimané a déclenché la colère dans la ville de Yélimané ainsi qu’à Paris. Les membres de l’association et ressortissants de Yélimané crient ‘’impunité”, ’’ injustice’’, ‘’abus de pouvoir’’ et ‘’ corruption’’ et exigent ‘’la libération et la levée de toute interdiction de l’association Yélimané Dagankané. Le récit d’une arrestation qui crée la controverse à Yélimané.
Colère et indignation gagnent les rues de Yélimané suite à l’arrestation et à l’emprisonnement de Bakary Diambou, porte parole de l’association Yélimané Dagakané à la prison centrale de Kayes avec toute interdiction de visite.
Depuis l’annonce de son arrestation le 02 mai dernier, cette histoire a pris une autre tournure avec des sit-in à Yélimané et devant le consul général du Mali en France. Le président de l’Association Sadio Niakhaté à Yélimané confirme que ‘’si le porte parole n’est pas libéré et l’interdiction de l’association n’est pas levée la lutte ne prendra jamais fin.’’.
Une arrestation politique ?
Tout a commencé le 17 avril 2016 dans le village de Kersigané, une localité à 80 km de Yélimané où le porte-parole avait été arrêté en pleine campagne de sensibilisation pour l’arrêt de payement des 1000 francs supplémentaires sur les impôts.
Selon le président, la mission du porte parole était d’informer la population sur l’arrêt des payement des 1 000 francs que la population elle-même s’était imposée en 1987 pour la construction du campement pour les hôtes, l’achat d’une voiture pour le parti UDMP et la construction de la maison du parti, aujourd’hui occupée par le procureur, avant la visite du président Moussa Traoré à Yélimané en 1988.
A quoi servent les 1000 francs supplémentaires depuis 1988 ?
Une question qui est à l’origine de ce conflit. ‘’Nous n’avons jamais demandé à l’état malien, nous finançons nous mêmes tous nos projets depuis l’extérieur, a lancé le Président Niakahté. Nous continuerons à payer nos impôts mais en ce qui concerne les suppléments il faut une justification de la part des autorités car depuis longtemps aucune restitution budgétaire n’a été faite et il y a une rupture de contact entre ses autorités et les chefs des villages’’.
Une manifestation de la population contre les autorités peut conduire à une violence si aucune solution n’est pas trouvée car l’association Yélimané Dagankané, soutenue par les femmes et les jeunes de tous les villages du cercle de yélimané ne compte pas en rester là. Elle veut continuer la lutte jusqu’à la libération du porte parole.
‘’L’état malien fait la sourde oreille comme d’habitude. Bamako n’a jamais réussi à régler un petit problème comme Kidal avec très peu d’habitants. La population de Yelimané plus nombreuse que celle de Kidal va se rebeller et tous les dirigeants vont fuir le pays en oubliant leurs chaussures’’ a martelé un manifestant.
Cette affaire commence à prendre une dimension nationale voire internationale. Le gouverneur de région et le président de la société civile, le procureur général ont été rencontrés pour leur faire part du problème, a signalé le président. ‘’Nous mettre en prison n’est pas une solution, la libération du porte-parole, la levée de l’interdiction et l’arrêt des payements des 1000 francs supplémentaires sont et resteront nos mots d’ordre’’ a conclu Sadio Niakhaté.
Arouna SISSOKO, envoyé spécial.
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