Les autorités maliennes et les consommateurs se mobilisent pour faire face aux besoins de consommation pendant le Ramadan. Le ministère du commerce rassurant quant à l'approvisionnement du marché en denrées de première nécessité. L'association des consommateurs s'en réjouit, mais recommande « un suivi régulier » pour éviter la rétention des stocks et la spéculation sur les prix.
Dans moins d'un mois, ce sera le Ramadan. Une réunion du « Conseil national des prix » a regroupé hier la chaîne de consommation. Selon le ministre du commerce, le marché malien est suffisamment approvisionné en denrées de première nécessité pour faire face aux besoins du mois de jeûne. Des dispositions sont également prises pour éviter la spéculation sur les prix. Ainsi le prix de la viande varie entre 1800 à 2500 francs CFA le kilo, tandis que le kilo de sucre est compris entre 450 et 500 francs CFA. Selon le ministère du commerce, « des mesures sont envisagées pour éviter la rupture de stock sur le marché ».
Modibo Keïta est directeur national du commerce et de la concurrence. Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Pour que ces prix pussent être respectés pendant le mois de carême, les missions régaliennes de la direction nationale du commerce consistent à surveiller le prix sur le marché, à voir l'évolution des prix. Lorsque les prix augmentent, dans le cadre de notre mission, on informe les autorités pour que des dispositions rapides soient prises. En plus de ce travail, il a été décidé de mettre en place un comité de veille qui va regrouper l'administration et les représentants de la société civile. Ce comité a pour mission de retrouver de temps en temps. Lorsque pour des raisons de lacunes du marché, notamment les rétentions de stocks, les prix venaient à augmenter, ce comité de veille doit rapidement chercher les causes et donner l'information à qui de droit. L'objectif est de prendre des mesures pour corriger ces lacunes. Je m'étonnerais qu'il ait des spéculations, dans la mesure où nous sommes tous des musulmans, et les opérateurs économiques se sont engagés à aider l'Etat à passer un mois de carême apaisé ».
Les associations de consommateurs se réjouissent de ces nouvelles dispositions, mais recommandent « un suivi régulier ». Ses responsables craignent que des commerçants fassent de la rétention de stock pour provoquer une pénurie. Face au risque de spéculation sur les prix, une commission de veille a été mise en place.
Abdoul Wahab Diakité est le vice-président de l'Association des consommateurs du Mali, ASCOMA. Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Effectivement, le stock qui est là est suffisant pour couvrir les besoins pendant le mois de carême. Seulement pour un consommateur la satisfaction ne peut pas être totale dans la mesure où en matière de consommation, plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment la qualité, le prix et l’approvisionnement régulier. Nous disons donc que nous sommes satisfaits, mais pas totalement car nous devons suivre un mécanisme.
Pendant les mois de carême, certains commerçants procèdent à la rétention des stocks et la spéculation sur les prix. Des dispositions ont-elles ont été prises à ce niveau avec le ministère ?
Effectivement. C'est d'ailleurs l'objectif recherché qui nous a amenés à prévoir et à obtenir de la part du ministère la mise en place d'une commission de veille contre ces pratiques qui sont récurrentes pendant les mois de ramadan. Le dispositif est, il est rassurant, mais il nécessite un suivi ».