Les populations du cercle de Yélimané sollicitent l’intervention du président de la République pour mettre fin à une injustice à laquelle elles font face depuis 1987 et qui est devenue une pomme de discorde entre les populations et autorités administratives locales.
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Il y a bien risque de soulèvement populaire dans le cercle de Yélimané si le gouvernement n’intervient pas pour mettre fin au bras de fer entre les populations et les autorités administratives locales de la ville. Les populations les accusent de mauvaise gestion et refusent désormais de payer une taxe dite “taxe volontaire”
Pour comprendre le problème, il faut remonter au régime du général Moussa Traoré. En effet, il s’agit, selon nos investigations, d’un vieux problème qui date de 1987, lorsqu’il a été annoncé que le président Moussa Traoré va se rendre à Yélimané dans le cadre de ses visites nationales, les populations de Yélimané, de commun accord avec les autorités locales, décident de réaliser certaines infrastructures qui manquaient pour l’accueil du chef de l’Etat dans les conditions les meilleures.
Pour mobiliser les ressources financières nécessaires pour la construction desdites infrastructures, il a été décidé d’augmenter les TDRL de 1000 F CFA. Ainsi au lieu de 1150 F CFA, chaque chef de famille du cercle de Yélimané doit payer désormais 2150 F CFA. Au bout de trois ans, les objectifs étaient atteints, mais après la visite du chef de l’Etat, les populations ont continué à payer les 2150 F sans avoir la moindre idée sur la destination des sous.
Si certaines populations avaient peur de ne pas être indexées, d’autres par contre payaient par méconnaissance. Selon nos informations, c’est l’honorable Mahamadou Hawa Gassama qui, à la quête de son électorat lors des législatives de 2013, a lâché le mot lors d’un meeting en signifiant publiquement aux populations que grâce au paiement de la cotisation volontaire, les maires du cercle de Yélimané, le préfet, les sous-préfets et les députés se partagent, chaque année, plus de 45 millions F CFA. Cela, après la répartition des impôts.
Arbitraires
Cette déclaration de l’honorable Gassama a permis, non seulement, de lever le voile sur une pratique malsaine qui n’a que trop duré, mais aussi elle a mis le feu aux poudres, car les populations n’ont pas tardé à poser certaines conditions : l’annulation immédiate de la cotisation volontaire. C’est cette réclamation des populations qui semble mal interprétée et considérée par les maires et autorités du cercle comme un refus de payer les impôts.
Selon de nombreux témoignages, dont ceux des chefs de village du cercle de Yélimané, depuis l’avènement de la décentralisation, les impôts sont régulièrement payés, mais les maires ne font pas de compte rendu et ne réalisent rien.
“Les écoles, les centres de santé, les mosquées, les points d’adduction d’eau qui poussent comme des champignons dans nos villages, ne sont pas l’œuvre des maires, ni du gouvernement, mais l’appui des expatriés à travers l’Association pour le développement du cercle de Yélimané, “Dagakané”, a affirmé Lamine Tandia, chef de village de Diongaga.
Présentement, les populations font face à des arrestations arbitraires, environ une cinquantaine de personnes du cercle dont des chefs de village, animateurs de radio et le président de l’Association Dagakané, Sadio Niakaté, sont placés sous contrôle judiciaire. Ces arrestations sont orchestrées, selon nos sources, par les autorités locales (préfet, sous-préfets, maires du cercle) en complicité avec les députés.
Le hic dans cette histoire c’est que l’honorable Mahamadou Hawa Gassama qui avait promis aux populations de les aider pour résoudre le problème, serait le principal commanditaire des arrestations arbitraires et n’a jamais interpellé le ministre de l’Economie et des Finances sur la destination de ces trop-perçus à Yélimané.
Duplicité quand tu nous tiens !
Zoumana Coulibaly