Dans ce Mali en crise où presque tous les voyants sont au rouge depuis quatre ans, pourquoi ne pas s’enorgueillir de l’apparition d’une lueur d’espoir si minime soit-elle ? En effet, les réalisations du groupe Toguna Agro-industries (TAI) montrent que des Maliens n’excellent pas uniquement dans le commerce général, mais qu’ils peuvent aussi être de bons chefs d’entreprises industrielles seules capables de créer des emplois afin de résorber, sinon de réduire le nombre de chômeurs, particulièrement jeunes. Ils peuvent en plus, affronter la concurrence internationale et faire valoir leurs compétences.
En implantant une usine d’engrais en République sœur de Guinée Conakry, le groupe TAI vient de prouver qu’il est performant, crédible et d’envergure internationale. Connaissant ses prouesses professionnelles et ses actions humanitaires à travers sa fondation, au Mali et dans les pays voisins, ne nous doutions pas de sa crédibilité. C’est pourquoi, il y a de cela presqu’un an, lorsque le scandale des engrais dits frelatés avait éclaté et que le groupe y avait été associé par certains médias et même par des hommes politiques, nous avions à l’époque, dans cette même rubrique (Delta News du 08 juillet 2015), lancé une mise en garde contre l’amalgame.
Nous écrivions : « On doit pouvoir trier la bonne graine de l’ivraie. A décourager les vrais entrepreneurs, ceux-là dont les actions ont non seulement un impact économique mais social sur la vie de la nation, on encouragerait davantage l’importation de produits frelatés avec tous ses corollaires d’effets induits sur la santé des maliens ».».
Il faut féliciter le président de la République et son gouvernement d’avoir compris l’enjeu du projet de l’entreprise et d’avoir accompagné celle-ci dans sa phase de réalisation, permettant ainsi au groupe de jouir d’une certaine garantie de son investissement. La présence du Premier ministre à l’inauguration de l’unité industrielle dénote de l’intérêt que les plus hautes autorités maliennes accordent à ce projet qui, en dehors de sa vocation économique représente une volonté politique de rapprochement entre les deux pays.
Quoi de plus normal donc, que le Premier ministre soit présent à la cérémonie si l’on sait que, même dans les grands pays industrialisés les dirigeants politiques parcourent le monde en agents commerciaux de leurs grandes firmes et entreprises. Ce geste du gouvernement devrait encourager d’autres entrepreneurs maliens à être audacieux et conquérants. Le gouvernement devrait encourager les entreprises du pays dans leur ambition de vouloir conquérir le marché aussi bien national, régional et pourquoi pas international ?
L’exemple du groupe TAI est une fierté nationale et nous avons bon espoir que « mille autres entreprises » l’imiteront donnant ainsi de par leurs activités diverses, du travail à de milliers de jeunes qui ne demandent que d’être occupés.
…sans rancune
Wamseru A.Asama