Le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) exprime ses plus vives préoccupations à la suite des affrontements inter-communautaires survenus dans la Commune de Kareri, cercle de Ténenkou (Région de Mopti).
Deux versions contradictoires circulent à propos de ces affrontements :
- la première version situe l’origine des affrontements entre communautés Peulhs et Bambaras à la suite de l’assassinat de deux personnes dont le maire-adjoint de la localité par des éléments fortement soupçonnés par la communauté bambara d’appartenir à la communauté peulh ;
- une autre version situe l’origine du conflit dans une mésentente entre les deux communautés autour de la gestion d’un puits dans les alentours du village de Kourigari.
Toujours est-il que ces affrontements intracommunautaires qui ont pris les allures d’un conflit ethnique, ont tragiquement dégénéré en cycle de violence- représailles entre les deux communautés se soldant par un bilan effroyable : plus d’une vingtaine de morts et de nombreux blessés.
Le parti SADI :
- condamne sans ambiguïté ces tueries et exige une enquête impartiale, l’arrestation et le jugement des auteurs directs et complices ;
- dénonce la constitution de milices ou groupes d’auto défense, conséquences du délitement de l’Etat ;
- rappelle, qu’à la faveur de la crise politique qui secoue notre pays depuis 2012, des hommes politiques tapis dans l’ombre, manœuvrent en permanence, organisent et participent à l’armement, l’instrumentalisation de certaines communautés dans le Macina, à Nampala (région de Ségou), dans la région de Mopti plus particulièrement dans les localités de Kareri et du Farimaké, qui seraient «délaissées» par l’Etat, pour disent-ils assurer leur sécurité.
Le parti SADI est convaincu qu’une partie de ces armes est tombée entre les mains des terroristes se réclamant du Front de Libération du Macina et que l’autre partie a été utilisée lors de ces affrontements. Une enquête sérieuse permettra d’édifier l’opinion nationale et internationale sur cette triste réalité qui risque de se généraliser dans tout le pays si une action énergique et coordonnée n’est pas engagée pour désarmer les milices, ramener l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.
Le parti SADI appelle les patriotes à un sursaut pour sauver le Mali et éviter la guerre civile dans laquelle certains hommes politiques dont la carrière a été bâtie sur la haine et la confusion veulent nous plonger.
Bamako, le 5 Mai 2016
Pour le Bureau Politique
Le Président, Dr. Oumar MARIKO, Député à l’Assemblée Nationale du Mali